Une oeuvre plus grande que nature pour l'ermite de l’île Saint-Barnabé
Le sculpteur Claude Rioux dans son atelier à Rivière-à-Claude
Photo : Radio-Canada / Catherine Poisson
Plus de 250 ans après sa mort, Toussaint Cartier reprend vie grâce au sculpteur gaspésien Claude Rioux, qui travaille sur une imposante reproduction de l'ermite de l'île Saint-Barnabé. La sculpture sera dévoilée à la fin de l'été à Rimouski.
Un texte de Catherine Poisson
C'est l'artiste de Rimouski, Christian Girard, qui a eu l'idée de redonner vie au célèbre personnage de l'histoire rimouskoise.
À partir d'une maquette de l'ermite qu'il a lui-même façonnée, M. Girard a invité le sculpteur Claude Rioux à réaliser une oeuvre d'une hauteur de neuf pieds, qui sera installée sur le bord du fleuve.
À quelques mois de son dévoilement, la sculpture est déjà bien avancée dans l'atelier de l'artiste situé à Rivière-à-Claude, en Gaspésie.
Il faut dire que M. Rioux est passionné par son art. Lorsqu'une oeuvre l'intéresse particulièrement, il « ouvre les valves ».
« Je suis tellement accaparé, je le vois, je le sens, il faut que ça se fasse, alors je le fais », lance-t-il avec un sourire.
« Toussaint Cartier a inspiré des poètes et, comme ce qui nous arrive du passé, ça a souvent été altéré et romancé. Je pense que c'est d'intérêt national que de connaître nos personnages qui ont marqué l'histoire. »
Le sculpteur emploie de petits morceaux de métal déployé, un matériau qui s'apparente à du grillage, qu'il attache ensemble à l'aide d'une pince.
« Quand je travaille le bois ou la pierre, je dois en enlever pour faire apparaître le personnage. Là, c'est le contraire. Au lieu d'en enlever, j'en ajoute, et plus j'en ajoute, plus il prend forme », explique M. Rioux.
Le métal n'est pas une matière facile à manier. Les coupures sur les avant-bras du sculpteur en témoignent, mais l'effet de transparence en vaut la peine, selon l'artiste.
« Le fait que ce soit transparent, ça change toute la dimension. On peut, avec des jeux de lumière, créer des atmosphères magiques », observe-t-il.
L'ermite aura toutefois une toute autre allure lors de son dévoilement, puisque quatre couches de fibre de verre seront ajoutées pour recouvrir le métal déployé.
Est-ce à dire que l'effet final sera moins impressionnant? « Ça va être différent », admet M. Rioux, en précisant qu'il s'agit du prix à payer pour s'assurer que l'oeuvre résiste aux intempéries.
« Sur le bord de la mer, il faut que ce soit costaud. Avec quatre couches de fibre de verre et une structure métallique comme ça, ça ne bougera plus. Normalement, ça a une pérennité pratiquement illimitée », souligne-t-il.
La Ville de Rimouski déboursera environ 20 000 dollars pour la sculpture de M. Rioux, qui sera dévoilée à la fin de l'été comme monument historique.