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Donald Trump se ravise et refuse de signer la déclaration commune du G7

Le président américain Donald Trump (à droite) regarde la main que lui tend le premier ministre canadien Justin Trudeau.

Le président américain Donald Trump a changé d'avis quelques heures après avoir pris connaissance des propos de Justin Trudeau.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Radio-Canada

Le président américain Donald Trump a annoncé sur son compte Twitter, samedi soir, qu'il retirait son soutien à la déclaration commune du Sommet du G7, après avoir accusé le premier ministre canadien Justin Trudeau d'avoir dit des « faussetés » pendant sa conférence de presse.

Dans deux tweets, il a évoqué le fait que Justin Trudeau avait qualifié d'« insultantes » les mesures douanières prises par l’administration américaine sur ses importations d'acier et d'aluminium.

Faisant volte-face, le président américain a tweeté depuis Air Force One, qui l'emmène vers Singapour : « En raison des fausses déclarations de Justin à sa conférence de presse, et du fait que le Canada impose des taxes massives sur nos entreprises, agriculteurs et travailleurs américains, j'ai demandé à nos représentants de retirer le soutien au communiqué [du G7], pendant que nous envisageons des droits douaniers sur les automobiles qui inondent le marché américain! ».

Dans un autre tweet, il a reproché au premier ministre canadien d'avoir été docile pendant le sommet, puis d'avoir critiqué les tarifs douaniers américains sur l'acier et l'aluminium après son départ du G7.

Très malhonnête et faible. Nos tarifs sont en réponse à ses 270 % sur les produits laitiers!

Une citation de Le président américain Donald Trump

Sommet du G7 2018

Consulter le dossier complet

Une session de travail au G7 avec (dans le sens d'un horloge) Justin Trudeau, Emmanuel Macron(France), Shinzo Abe(Japon), Guiseppe Conte(Italie), Jean-Claude Junker(Commission Européenne), Donald Tusk(Conseil Européen), Theresa May(Grande-Bretagne), Agela Merkel(Allemagne) et Donald Trump(États-Unis)

Justin Trudeau avait expliqué, au cours de sa conférence de clôture du G7 à La Malbaie, qu'il avait dit à son homologue que les droits douaniers américains étaient, « pour les Canadiens qui se sont battus aux côtés des soldats américains », « plutôt insultants ».

« Ce serait avec regret, mais avec une certitude et une fermeté absolues que nous pourrions appliquer des droits de douane le 1er juillet en représailles à ceux imposés injustement par les Américains contre nous », a déclaré M. Trudeau.

« Les Canadiens sont polis et raisonnables, mais nous ne nous laisserons pas bousculer », a également dit M. Trudeau.

Justin Trudeau en conférence de presse.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, s'est dit satisfait du Sommet du G7 qui s'est tenu vendredi et samedi à La Malbaie.

Photo : Reuters / Yves Herman

Le directeur adjoint des communications du premier ministre, Cameron Ahmad, n'a pas voulu verser dans la surenchère en réagissant, en soirée, à la décision de Donald Trump.

« Nous nous concentrons sur tout ce que nous avons accompli ici, au Sommet du G7. Le premier ministre n’a rien dit qu’il n’avait pas déjà dit auparavant, autant publiquement qu’en conversations privées avec le président. »

De son côté, le président français Emmanuel Macron a appris la nouvelle lors du décollage de son avion. Ses services n'ont voulu faire aucun commentaire dans l'immédiat.

Le tweet de Donald Trump rend de facto caduque la déclaration commune sur le commerce grâce à laquelle le Groupe des Sept avait tenté de sauver la face.

Une apparence d'unité

Les chefs d'État étaient pourtant parvenus à se mettre d'accord sur une déclaration commune sur le commerce, malgré les critiques de M. Trump contre des pratiques qu'il juge injustes envers les États-Unis.

« Nous avons un communiqué », avait déclaré un peu plus tôt Justin Trudeau, après avoir présidé deux jours de discussions tendues entre les États-Unis d'un côté et l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, le Japon et le Canada de l'autre.

Des participants au Sommet ont posé pour une photo officielle tandis que Donald Trump avait déjà quitté le Sommet.

Les chefs d'États et de gouvernement réunis au sommet du G7 sont parvenus samedi à se mettre d'accord sur une déclaration commune sur le commerce.

Photo : Reuters / Yves Herman

En conférence de presse en fin d'après-midi, le premier ministre canadien a estimé que le Sommet du G7 à La Malbaie avait été « un succès » et qu’il était parvenu à respecter ses engagements, bien qu'il ne soit pas arrivé à « régler tous les problèmes du monde ».

On est arrivés à obtenir « un communiqué unanime, avec des engagements forts, spécifiques, sur des actions que nous allons prendre sur de grands enjeux qui ne préoccupent pas juste les Canadiens et les citoyens du G7, mais les citoyens du monde », a-t-il déclaré.

Charte du plastique

Il a notamment cité les progrès réalisés sur l’égalité des sexes, les énergies propres, la protection des océans, la défense des systèmes démocratiques, la sécurité mondiale, la croissance économique et les besoins de la classe moyenne.

M. Trudeau a aussi annoncé que cinq pays sur sept s'étaient entendus pour établir une Charte du plastique pour protéger l'environnement. Seuls le Japon et les États-Unis n'ont pas accepté de signer le document.

Les États signataires se sont engagés à recycler et à réutiliser au moins 55 % des emballages de plastique d'ici 2030 pour éventuellement arriver à récupérer tous les types de plastiques d'ici 2040.

Diverses études laissent croire qu'entre 6 et 10 millions de tonnes de déchets de plastique aboutissent dans l'océan chaque année.

Plus de la moitié de ces déchets viendraient d'un petit nombre de pays, principalement en Asie, où la collecte des déchets est déficiente.

Des compromis sur le commerce

Cependant, Justin Trudeau a admis que des désaccords demeurent, notamment sur le commerce.

Interrogé sur cette question litigieuse, il a affirmé que le Canada avait bien l'intention d'imposer à son tour des tarifs douaniers sur des produits importés des États-Unis, si l'administration Trump ne change pas d'idée quant à l'acier et à l'aluminium. Une « erreur », selon le président américain.

De gauche à droite : le président du Conseil européen Donald Tusk, la première ministre britannique Theresa May, la chancelière allemande Angela Merkel, le président américain Donald Trump, le premier ministre canadien Justin Trudeau, le président français Emmanuel Macron, le premier ministre japonais Shinzo Abe, le premier ministre italien Giuseppe Conte et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker

Les chefs d'État et de gouvernement des pays du G7 étaient réunis vendredi pour une première journée de travail à La Malbaie

Photo : Getty Images / Leon Neal

Les dirigeants du G7 avaient signé samedi un texte de compromis sur le commerce, qui ne réglait pas le conflit actuel sur les droits de douane, mais proposait plutôt de nouvelles négociations.

« Nous soulignons le rôle crucial d'un système commercial international fondé sur des règles et continuons à combattre le protectionnisme », peut-on lire dans le communiqué final de 28 points et 8 pages.

On y lit aussi : « Nous nous engageons à moderniser l'OMC (Organisation mondiale du commerce) afin de la rendre plus juste dès que possible. Nous ferons tout notre possible pour réduire les barrières tarifaires, les barrières non tarifaires et les subventions ».

La mention de « règles » collectives nécessaires était une exigence des Européens, qui n'ont eu de cesse de dénoncer les menaces de guerre commerciale de Donald Trump.

Le président américain s'est pour sa part plaint d'un déséquilibre commercial avec ses partenaires.

« On profite des États-Unis depuis des dizaines et des dizaines d'années, cela ne peut pas continuer ainsi. Nous sommes comme une tirelire dans laquelle tout le monde se sert », a déclaré Donald Trump lors d'une conférence de presse, peu avant de quitter le Sommet du G7, samedi.

« Il faut que cela s'arrête maintenant ou nous arrêterons de commercer avec eux (les autres pays) », a ajouté le chef de la Maison-Blanche, qui est parti avant la fin de la rencontre pour se consacrer au sommet historique auquel il prendra part mardi avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Tout n'est pas réglé, dit Macron

Emmanuel Macron parle en conférence de presse.

Le président français Emmanuel Macron a fait son bilan du Sommet du G7 samedi.

Photo : Reuters / Yves Herman

L'accord trouvé samedi sur le commerce est important, mais ne règle pas tout, a pour sa part déclaré le président de la France, Emmanuel Macron.

Je ne considère pas qu'avec une déclaration, tout est obtenu et il est évident que nous devrons, dans les semaines prochaines, les prochains mois, continuer à travailler.

Une citation de Le président français Emmanuel Macron

M. Macron a également confirmé que les droits de douane décidés par l'Union européenne à l'encontre les États-Unis s'appliqueraient à partir de juillet. « Sur ce sujet, il n'y a pas de changement, cela dépendra si les États-Unis décident de revenir en arrière. »

La première ministre britannique Theresa May a pour sa part réitéré la nécessité, à ses yeux, d'éviter les actions de représailles dans le cadre du différend commercial entre l'Union européenne et les États-Unis.

Elle a toutefois ajouté que la Grande-Bretagne avait exprimé sa « profonde déception devant la décision injustifiée des États-Unis d'appliquer des droits de douane à leurs importations d'acier et d'aluminium en provenance de l'Union européenne ».

Merkel parle de contre-vérités

Angela Merkel est assise à une table avec d'autres personnes.

La chancelière allemande, Angela Merkel, lors du Sommet du G7 à La Malbaie

Photo : Reuters / Christinne Muschi

La chancelière allemande Angela Merkel n'a pas caché qu'il y avait des divergences entre les États-Unis et les six autres membres du G7.

Pour nous, il est important d'avoir un engagement sur un ordre commercial qui soit fondé sur des règles, que nous continuions à lutter contre le protectionnisme et que nous voulions réformer l'OMC.

Une citation de Angela Merkel, chancelière allemande

Un engagement a été pris avec les États-Unis afin d'avoir des discussions conjointes et de « mettre les faits sur la table, parce qu’il y a aujourd'hui beaucoup de contre-vérités qui sont proférées », a-t-elle ajouté.

« Nous avons des conceptions différentes de celles des États-Unis », a déclaré Mme Merkel.

Interrogée sur une déclaration de Donald Trump, qui a décerné une note de « 10 sur 10 » à sa relation avec « Angela (Merkel), Emmanuel (Macron), Justin (Trudeau) » en dépit des tensions manifestes, la chancelière allemande a sèchement répondu : « Je ne suis pas le genre de personne qui donne des notes ».

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Avec les informations de Reuters, Agence France-Presse et La Presse canadienne

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