Donald Trump au Sommet du G7 : dernier arrivé, premier reparti

Le président Donald Trump s'envole vers Singapour, où il rencontrera le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un.
Photo : Associated Press / Evan Vucci
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le président des États-Unis s'est envolé de La Malbaie pour Singapour après le déjeuner de travail consacré à l'égalité des sexes, laissant derrière lui les autres dirigeants du G7 discuter des changements climatiques.
Les leaders internationaux ont prêté une oreille attentive au discours d'ouverture de Justin Trudeau, qui a notamment demandé aux participants de poursuivre leur réflexion sur la question au-delà de cette rencontre d'une heure.
Donald Trump a participé à la rencontre. Le président s'y est toutefois présenté avec quelques minutes de retard, ce qui a provoqué un certain malaise dans la salle.

Le président Donald Trump est arrivé en retard au déjeuner de travail sur l'égalité des sexes.
Photo : Reuters / Yves Herman
Le président américain sera en outre absent samedi après-midi pour les discussions sur les changements climatiques. La Maison-Blanche précise qu’il sera remplacé par son représentant personnel, aussi appelé sherpa, Everett Eissenstat.
Sommet terminé pour Trump
Donald Trump prend l'avion samedi afin de se rendre à Singapour en prévision de sa rencontre avec le leader nord-coréen Kim Jong-un, qui doit se tenir mardi.
Avant de quitter La Malbaie, vers 10 h, le président des États-Unis a tenu un point de presse lors duquel il a tiré dans toutes les directions.
Il s'est d'abord félicité pour des débats « extrêmement productifs » sur le commerce avec ses homologues lors de la journée de vendredi.
Il a ensuite mis le reste de la planète en garde : si des pays décidaient de prendre des mesures de rétorsion commerciale envers les États-Unis dans le dossier des tarifs douaniers, ils commettraient une erreur, a-t-il insisté.

Cette photo, publiée sur Twitter samedi matin par Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, fait sensation sur le réseau social depuis sa publication. On y voit Mme Merkel face à Donald Trump, avec notamment le premier ministre japonais Shinzo Abe, les bras croisés.
Photo : tirée du compte Twitter @RegSprecher
« Les États-Unis ont été exploités pendant des décennies, on ne peut pas continuer ainsi », a-t-il répété pour une énième fois.
Le président américain a ensuite déclaré qu'il avait proposé à ses partenaires une zone de libre-échange du G7, sans tarifs douaniers, subventions, ni barrières, sans donner davantage de détails.
Le président a réitéré qu'il souhaitait réintégrer la Russie dans le groupe de pays, parce que selon lui, un G8 serait plus pertinent.
Il a aussi répété ses critiques envers le Canada sur l'accès aux marchés des produits laitiers, mais il a ajouté qu'il souhaitait arriver à une entente sur la nouvelle mouture de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), avec deux types de clauses crépusculaires, une proposition que le Canada juge inadmissible.
M. Trump a par ailleurs voulu souligner son appréciation de ce sommet dominé par le conflit sur les tarifs douaniers. Il a ainsi attribué une note de 10 sur 10 à la qualité de ses relations avec les autres dirigeants, citant particulièrement Justin Trudeau, Emmanuel Macron et Angela Merkel.
Au sujet de sa rencontre avec Kim Jong-un, Donald Trump a dit que le dirigeant nord-coréen pouvait réaliser de grandes choses pour son pays, mais qu'il n'aurait pas d'autre occasion.
« Cela ne marchera peut-être pas, a dit le président. Il y a une forte chance que cela ne marche pas. Et une chance plus forte que cela prenne un certain temps. Ce sera un processus. »

Le premier ministre Justin Trudeau assis à côté de la coprésidente du conseil consultatif sur l'égalité des sexes, Isabelle Hudon, lors du G7 de Charlevoix en 2018.
Photo : La Presse canadienne / Justin Tang
Une initiative canadienne
Les chefs d'État et de gouvernement étaient donc tous présents au déjeuner de samedi. « Notre première attente, c'est que les sept leaders soient [au déjeuner] », avait indiqué Isabelle Hudon, vendredi.
Le souhait de l'ambassadrice du Canada en France a été exaucé.
« On avait un brin d’anxiété d'atteindre notre sept sur sept », a-t-elle expliqué samedi matin au sujet de l'arrivée tardive de M. Trump à la rencontre. Le président américain a assisté à l'entièreté des discussions tenues à huis clos samedi matin, a-t-elle précisé.
Le déjeuner était une initiative du Conseil consultatif sur l'égalité des sexes, créé par le gouvernement Trudeau pour le Sommet du G7 et coprésidé par Mme Hudon et par la philanthrope Melinda Gates.
Le Conseil a suggéré au Groupe des Sept de soutenir l'éducation primaire et secondaire dans les pays en développement pour que les filles obtiennent au moins 12 ans de scolarité gratuite. Isabelle Hudon dit avoir été bien « entendue » sur cette recommandation.
À ce sujet, le gouvernement Trudeau a annoncé samedi un investissement de 400 millions de dollars pour aider les jeunes filles des pays les moins nantis à poursuivre des études.
Mme Hudon a également annoncé que les travaux du Conseil se poursuivront pour une deuxième année, en vue du G7 de 2019 à Biarritz, en France. « Le président français Emmanuel Macron a accepté de faire de l’égalité des sexes une priorité centrale et transversale », l’an prochain, a annoncé l'ambassadrice.
Vers un communiqué final
La chancelière allemande Angela Merkel assure que le sommet à La Malbaie se conclura par un communiqué commun, mais pas sur la question du climat. Sur ce dernier volet, il y aura deux déclarations : l'une pour la position américaine – les États-Unis sont sortis de l'Accord de Paris sur le climat – l'autre pour celle des six autres membres du G7, Allemagne, Canada, France, Japon, Italie, Royaume-Uni.
Sur la question commerciale, Angela Merkel a annoncé que les dirigeants du G7 s'étaient mis d'accord sur une position commune, bien que des divergences persistent. Le président français Emmanuel Macron a confirmé qu'il y aura une « déclaration conjointe sur le commerce » mais « qui ne règle pas tout ». Les relations se sont envenimées entre les États-Unis et les six autres pays depuis l'imposition par Washington de droits de douane sur l'acier et l'aluminium.
Le texte sur le commerce devrait, selon Emmanuel Macron, réaffirmer « l'attachement à l'Organisation mondiale du commerce » et la volonté « d'avoir une politique en matière de tarifs, de barrières commerciales qui consistent à diminuer celles-ci et à aller de l'avant ».
Le Sommet du G7 à La Malbaie se conclura cet après-midi par les conférences de presse des chefs d'État et de gouvernement, sauf Donald Trump, qui est en route vers l'Asie.
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Avec les informations de AFP, La Presse canadienne et Reuters