Le conservateur Doug Ford, premier ministre désigné de l'Ontario

Le conservateur Doug Ford a été élu premier ministre de l'Ontario.
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
Le conservateur Doug Ford sera le prochain premier ministre de l'Ontario, et ce, à la tête d'un gouvernement majoritaire. Au terme d'une campagne électorale houleuse, M. Ford a détrôné jeudi les libéraux, qui étaient au pouvoir depuis 15 ans.
Les résultats pour les 4 partis

- Parti progressiste-conservateur de l'Ontario : majoritaire avec 76 élus avec 40,1 % des suffrages exprimés

- Nouveau Parti démocratique de l'Ontario : 40 élus avec 33 % des suffrages exprimés

- Parti libéral de l'Ontario : 7 élus avec 20,1 % des suffrages exprimés

- Parti vert de l'Ontario : 1 élu avec 4,6 % des suffrages exprimés
Le populisme de M. Ford, le frère du controversé ex-maire de Toronto Rob Ford, a séduit 40 % des électeurs ontariens qui ont voté.
Le chef conservateur, un père de famille, homme d'affaires et ex-conseiller municipal de 53 ans, n'a même pas attendu que ses adversaires libéral et néo-démocrate fassent leur discours de concession, jeudi soir, avant de déclarer au podium qu'il avait « repris l'Ontario ».
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À la surprise générale, la chef libérale, Kathleen Wynne, avait concédé la victoire le week-end dernier.
L'élection se jouait donc entre M. Ford et son adversaire néo-démocrate, Andrea Horwath. Cette dernière a été réélue dans sa circonscription de Hamilton-Centre.
Malgré sa défaite à l'échelle provinciale, Mme Horwath s'est félicitée du fait que le NPD formait maintenant l'opposition officielle à Queen's Park.
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Les résultats :
Dégelée pour les libéraux
De leur côté, les libéraux, qui détenaient la majorité des sièges à la dissolution de l'Assemblée législative, deviennent maintenant le troisième parti en importance en Ontario. Ils ont également perdu leur statut de parti officiel à Queen's Park, n'ayant pas été capables de remporter au moins huit circonscriptions.
Kathleen Wynne a été réélue dans sa circonscription à Toronto, mais a démissionné de son poste de chef libérale.
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Victoire du populisme
Doug Ford est chef conservateur depuis mars seulement. Il a pris les rênes du parti après la démission soudaine de Patrick Brown dans la foulée d'allégations d'inconduite sexuelle.
M. Ford a multiplié les promesses populistes durant la campagne.
Principales promesses de Doug Ford* :
- Réduire le prix de l'essence de 10 cents/litre
- Éliminer l'impôt pour les travailleurs au salaire minimum
- Réduire de 20 % l'impôt des salariés gagnant de 42 960 $ à 85 923 $
- Sabrer les factures d'électricité de 12 %
- Limoger le PDG d'Hydro One, qui a gagné plus de 6 millions de dollars en 2017
- Investir 5 milliards dans l'entretien et l'expansion du métro à Toronto
- Réduire le taux d'imposition des entreprises de 11,5 % à 10,5 %
- Ajouter 15 000 lits en 5 ans dans les foyers pour aînés
M. Ford n'a pas précisé durant la campagne comment il financerait toutes ses promesses, refusant de présenter une plateforme chiffrée.
Son adversaire néo-démocrate proposait une vision bien différente de celle de M. Ford, promettant entre autres d'augmenter l'impôt des entreprises et des mieux nantis, gagnant plus de 220 000 $, pour financer des programmes de garderies à 12 $/jour et d'assurance médicaments universelle, notamment.
Vague bleue en banlieue de Toronto
Doug Ford avait clôturé sa campagne, mercredi, en banlieue de Toronto, et pour cause : cette région, appelée 905 en raison de son indicatif téléphonique, compte 30 circonscriptions.
C'est près du quart des 124 sièges qui étaient en jeu dans la province et près de la moitié des 63 sièges nécessaires pour décrocher une majorité à l'Assemblée législative.
M. Ford doit sa victoire en grande partie aux électeurs de la banlieue de Toronto, qui ont répondu à sa promesse de changement.
Les félicitations :
Les Ontariens ont voté en faveur du changement. Ce soir, je me suis entretenu avec le premier ministre désigné @fordnation pour le féliciter de son élection. Je suis impatient de collaborer avec lui afin de créer des emplois et des possibilités. https://t.co/qJzt62N4ux
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 8 juin 2018
Félicitations @Fordnation, au plaisir de continuer ensemble à faire avancer les intérêts communs du Québec et de l’Ontario. #OnPoli #PolQc
— Philippe Couillard (@phcouillard) 8 juin 2018
Aujourd’hui, la population de l’Ontario a élu un nouveau gouvernement @OntarioPCParty, mettant fin à 15 ans de mauvaise gestion libérale. Au nom du @PCC_HQ, mes sincères félicitations au prochain premier ministre de l’Ontario @fordnation et à son équipe: https://t.co/wHWHuakraI
— Andrew Scheer (@AndrewScheer) 8 juin 2018
L’Ontario a choisi. J’aimerais féliciter le nouveau premier ministre, Doug Ford, pour les résultats de ce soir
— Jagmeet Singh (@theJagmeetSingh) 8 juin 2018
Congratulations to Premier @fordnation and the entire @OntarioPCParty, including many of my former colleagues. Tomorrow is a new day for Ontario. We all look forward to a stronger and more prosperous province under Doug’s leadership of this new government.
— Stephen Harper (@stephenharper) 8 juin 2018
Le NPD, pour sa part, a été confiné à la ville de Toronto même, au Nord de l'Ontario et à quelques sièges dans le Sud-Ouest de la province ainsi qu'à Hamilton.
Un premier député vert
Le chef des verts, Mike Schreiner, a été élu dans sa circonscription de Guelph, et devient le premier député de ce parti à obtenir un siège à l'Assemblée législative de l'Ontario.
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La Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick et l'Île-du-Prince-Édouard comptaient déjà des députés du Parti vert. La formation politique est aussi représentée au Parlement à Ottawa par Elizabeth May.
* Informations compilées par La Presse canadienne