Archives30 minutes de gloire à l’émission Génies en herbe

Michel Benoît à l'animation du jeu-questionnaire télévisé Génies en herbe, en 1981
Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le 7 juin 1973, l'émission Génies en herbe entrait en ondes à la télévision de Radio-Canada. De nombreux élèves du secondaire rêveront désormais de concourir à ce jeu-questionnaire de culture générale. Retour en archives sur le phénomène Génies en herbe qui a largement débordé du petit écran.
« Notre petit jeu, c'est très simple. Ça demande cependant beaucoup de connaissances de la part de nos concurrents et également beaucoup de rapidité », explique l’animateur Serge Arsenault lors de la première série nationale de Génies en herbe, le 7 juin 1973.
En réalité, l’émission a commencé quelques années plus tôt sur la chaîne de télévision régionale CBOFT Ottawa. Elle s’inspirait d’ailleurs d’une série de CBC, Reach For The Top.
Devant le succès de cette première mouture, Radio-Canada décide d’étendre la diffusion de l’émission à l’ensemble du réseau français. Les équipes qui s’affrontent dans le cadre du jeu-questionnaire télévisé proviennent de toutes les régions du pays.

Notre montage d’archives montre les animateurs qui se sont succédé à la barre de Génies en herbe durant son quart de siècle à l’antenne.
Vous y reconnaîtrez les journalistes Serge Arsenault, Marc Fillion, Pierre McNicoll, Michel Benoît, le duo formé de Claude Deschênes et Élaine Lauzon, puis le dernier animateur jusqu’en 1997, Martin Gélinas.
L’émission renaîtra brièvement en 2011 sous le titre Génies en herbe : l’aventure avec Stéphan Bureau à l’animation.
Génies en herbe à l’international
À travers les années, la formule de l’émission ne cesse de se bonifier. Elle prend même une tournure internationale dans les années 1980.

Le 5 septembre 1987, cette émission spéciale est diffusée dans le cadre du Sommet de la francophonie. Des participants de sept pays sont réunis au Petit Séminaire de Québec pour concourir à Génies en herbe.
Le représentant du Zaïre n’ayant pu faire le voyage, le Canada compte deux concurrentes. Autrement, les pays francophones représentés sont la Tunisie, la Côte d’Ivoire, la Belgique, la France, le Sénégal et la Suisse.
Des compétitions avaient déjà été organisées entre la France et le Québec. Après le Sommet de la francophonie de Québec, des séries internationales seront aussi ajoutées à la grille de Génies en herbe.
Un engouement dans le milieu scolaire
Plusieurs qualités sont requises pour se démarquer à Génies en herbe : la mémoire, la promptitude, l’anticipation et la gestion du stress, notamment. Dans les premiers temps de l’émission, les participants arrivent sans préparation particulière.
Mais rapidement, les écoles se bousculent pour avoir le droit de participer à l’émission. Elles offrent dorénavant un entraînement à leurs élèves.

L'École secondaire Joseph-François-Perreault et la Polyvalente d'Anjou s'affrontent à l'émission Génies en herbe, en novembre 1977
Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty
D’un bout à l’autre du pays, des milliers d’écoles et de collèges fondent des ligues Génies en herbe. Des tournois sont organisés entre les établissements scolaires, mais aussi au niveau provincial et régional. L’objectif ultime : passer à l’émission de Radio-Canada.
De nombreuses personnalités publiques font d’ailleurs leurs premières armes à Génies en herbe. Dans nos archives, nous avons retrouvé la participation des politiciens Stéphane Gendron, Mario Dumont, Bernard Lord, Guy Caron et Line Beauchamp. L’animateur Gregory Charles, le comédien Denis Savard et le chroniqueur à La Presse Hugo Dumas sont aussi du lot.
Reconnaîtrez-vous également cet élève du Collège de Montréal en 1995?

Il s’agit bien d’Alexis De Lancer, journaliste à Radio-Canada et animateur, notamment, du balado Ça s'explique.
Dans cette émission datée du 7 octobre 1995, le Collège de Montréal affronte la polyvalente d’Arvida. Le jeune participant ne cache pas sa frustration alors que la dernière partie du jeu connaît tout un revirement. Le Collège de Montréal mène de quelques points, mais la Polyvalente d’Arvida prend les devants à l'épreuve finale des questions éclair.
Alexis prend part à la déconfiture de son équipe en ratant une question. Sauriez-vous nommer « le fleuve qui arrose la ville de Rome »?

Des techniciens de l'émission Génies en herbe remballent l'équipement après le tournage d'une émission à Sorel, en avril 1982.
Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty
L’émission Génies en herbe prend fin en 1997, ce qui n’empêche pas les écoles de poursuivre l’activité à l’interne.
Plus de 25 ans plus tard, il existe encore des associations et des compétitions sous différentes appellations dans les écoles secondaires, mais aussi au cégep et à l’université.