Aucune retombée économique pour le G7, selon un expert

Le Sommet du G7 se déroulera au Manoir Richelieu, à La Malbaie.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La présentation du Sommet du G7 à La Malbaie n'entraînera aucune retombée économique significative pour les régions de Québec et Charlevoix, croit le spécialiste Paul Arseneault.
Un texte de Louis Gagné
Le titulaire de la Chaire de tourisme Transat à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) mentionne qu’un événement génère des retombées à partir du moment où des personnes venues de l’étranger injectent de l’argent dans l’économie.
C’est le cas, par exemple, du Grand Prix du Canada. La compétition attire à Montréal un nombre important de touristes qui dépensent des sommes considérables, notamment dans les hôtels et les restaurants de la métropole.
À l’inverse, souligne Paul Arseneault, le Sommet du G7 est financé entièrement par le gouvernement fédéral. Si les sommes investies vont stimuler l’économie locale, en particulier le secteur hôtelier et celui associé à la sécurité, on ne peut parler de retombées à proprement parler.
« Ça va coûter 600 millions de dollars et c’est le gouvernement du Canada qui l’investit. Donc, il n’y a aucune retombée internationale là-dedans. C’est la même chose que si on décide de construire un pont […] ou une autoroute », illustre M. Arseneault en entrevue à Radio-Canada.
Ce n’est pas un événement touristique et au mieux, on pourrait dire que c’est comme votre 3e lien. C’est-à-dire que c’est un investissement public.

Le pilote Lewis Hamilton, de l'écurie Mercedes, est en piste lors des qualifications du Grand Prix de formule 1 de Montréal en juin 2014
Photo : Reuters / Mathieu Belanger
Impact sur la visibilité?
Au-delà des retombées économiques, il a beaucoup été question, ces derniers mois, de la visibilité et de la notoriété dont bénéficiera La Malbaie en accueillant le Sommet du G7.
Là encore, le professeur Arseneault mentionne que l’impact n’aura rien à voir avec celui du Grand Prix ou d’autres manifestations sportives et culturelles d’envergure bénéficiant d’une meilleure couverture médiatique à l’international.
« À part pour les gens de La Malbaie qui risquent de s’en rappeler longtemps, ça ne changera pas grand-chose et l’année prochaine, La Malbaie ne sera pas une destination touristique plus importante parce qu’on a eu le G7 cette année. Pas du tout », indique l’expert.
On prétexte que l’événement, comme un Grand Prix de Formule 1, comme un festival ou comme Woodstock, par exemple, brûlera la mémoire des gens jusqu’à la fin des temps. Ce n’est absolument pas le cas.

La promenade Samuel-De Champlain
Photo : CCN / Jonathan Robert
Pas comme le 400e
Le chercheur ajoute que le Sommet du G7 n’aura pas non plus la même portée que les célébrations ayant entouré le 400e anniversaire de Québec en 2008.
« Le 400e, c’était l’occasion de monter le produit. Il y avait un legs, des infrastructures qui ont amélioré Québec. Pensons à la fontaine de Tourny ou à la promenade Samuel-De Champlain. Dans le cas du G7, il n’y a absolument rien de touristique [qui sera ajouté]. »
Les débordements qui pourraient survenir lors des manifestations qui auront lieu à La Malbaie et à Québec en marge du Sommet du G7 ne devraient pas nuire à l’image des deux villes, selon Paul Arseneault.
« Ça aura, à mon avis, zéro impact durable. On va s’en rappeler pendant quelques jours puis l’année prochaine, tout le monde va avoir oublié tout. Donc, d’un point de vue touristique, c’est tout à fait neutre », fait-il valoir.