Environnement : « On sort de la grande noirceur à Laval »

Virginie Dufour, responsable des dossiers de l'environnement au comité exécutif de la vile de Laval, et Louise Morin, consultante pour l'équipe Milieux naturels du Service de l'environnement de Laval
Photo : Radio-Canada / René Saint-Louis
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Ville de Laval consulte ses citoyens et des organismes de protection de l'environnement pour créer une trame verte et bleue, qui doit relier entre eux les milieux naturels, les parcs et les quartiers résidentiels.
Un texte de René Saint-Louis, journaliste à l'émission Le 15-18
Pour la première phase des consultations, la Ville a invité une dizaine d'organismes de protection de l'environnement.
Ils ont tenu une séance de travail pour discuter des grandes orientations de trois nouveaux plans, soit le Plan de conservation et de mise en valeur des milieux naturels, le Plan directeur des parcs et espaces publics et le Plan de foresterie urbaine.
Le Conseil régional de l'environnement de Laval participait à la rencontre, qui a eu lieu le 2 juin. Le directeur de l'organisme, Guy Garand, est emballé. Pour lui, « Laval sort de la grande noirceur »!
On vient d'ouvrir la lumière et on découvre qu'il y a du bleu, du vert, il y a des ruisseaux, des friches et des milieux naturels à Laval. Il y a tout ça ! Mais en ouvrant la lumière, aidez-nous, et écoutez les citoyens. Les organismes ont quelque chose à dire, les citoyens ont quelque chose à dire, et c'est eux qui vont profiter de la ville et de la qualité de vie de leur environnement.
Une formidable biodiversité
Guy Garand est optimiste. Il croit que d'ici quelques années les Lavallois n'auront plus à prendre la voiture pour aller à Oka ou à Mont-Tremblant, car ils trouveront ce qu'ils cherchent sur leur île. Il y a, dit-il, une formidable biodiversité sur l'île Jésus.
C'est aussi ce que dit la consultante Louise Morin, qui travaille avec l'équipe Milieux naturels du Service de l'environnement de Laval. L'objectif des trois plans, précise-t-elle, est justement « que tout soit connecté pour que les gens puissent faire du plein air, des sports, et faire un réseau écologique avec tout ça ».
Relier entre eux les milieux humides, les boisés et les quartiers résidentiels peut sembler difficile, mais Guy Garand souligne que les ruisseaux, et même les emprises hydroélectriques, peuvent servir de corridors verts.

Guy Garand, dg, Conseil régional de l'environnement de Laval.
Photo : Radio-Canada / Francis Labbé
Des boisés orphelins
Quand on la traverse en voiture sur l'autoroute, Laval peut donner l'impression d'être une ville de béton bordée de centres commerciaux. C'est loin d'être le cas, dit la responsable des dossiers de l'environnement au comité exécutif de la Ville, Virginie Dufour.
Elle souligne que 30 % du territoire est en zone agricole, et que d'importants milieux naturels existent hors de cette zone. Elle donne l'exemple du Bois de l'Équerre, situé dans le quartier Sainte-Rose. Dans l'ancien schéma d'aménagement de la ville, ce bois de 225 hectares était en zone industrielle. Il est maintenant en affectation de conservation et de protection.
Si le Bois de l'Équerre n'est pas devenu un parc industriel, c'est tout simplement que le développement n'a pas eu le temps de s'y rendre, précise l'élue.
Au cours des dernières décennies, Laval a connu une forte croissance de sa population. Ce développement rapide a cependant laissé intactes des parcelles de territoire parfois cachées. On appelle boisés orphelins ces milieux naturels ou ces anciennes terres agricoles en friche où des forêts ont fini par pousser.
Laval compte 18 boisés, dont 11 qui sont orphelins...

Les boisés de Laval, comme ici le Bois Papineau, sont souvent entretenus par des comités de bénévoles
Photo : Radio-Canada / René Saint-Louis
En début d'année, un nouvel organisme, Canopée - Le Réseau des bois de Laval, a vu le jour pour mettre ces boisés en valeur. Son président, Yann Vergriete, est lui aussi emballé par la démarche actuelle de la Ville, qu'il qualifie d'ouverture sincère.
Il croit que le contexte actuel des changements climatiques a permis de fédérer tous les acteurs.
Depuis 15 ans, la Ville de Laval a dépensé 35 millions de dollars pour acheter des boisés et des milieux naturels qui appartenaient à des promoteurs. Pour Virginie Dufour, c'est de l'argent bien investi, car ne rien faire coûterait plus cher encore.
Si on ne les acquiert pas pour les protéger, il faut compenser, et des bassins de rétention coûtent encore plus cher. Les arbres qu'on devra planter pour améliorer la qualité de l'air, ça va nous coûter plus cher. Donc c'est un investissement, ce n'est pas une dépense.
Cet été, les Lavallois seront eux aussi invités à se prononcer sur les trois plans que la Ville élabore en priorisant les actions proposées. La consultation se fera en ligne. Une fois ces consultations terminées, la Ville retournera consulter les organismes environnementaux avant d'adopter ses trois plans.