La paroisse du Précieux-Sang célèbre les 50 ans de son église

L'Église du Précieux-Sang a été ouverte en 1968 dans le quartier de Saint-Boniface. Elle représentait alors une révolution architecturale.
Photo : Radio-Canada
La paroisse du Précieux-Sang a célébré le cinquantenaire de son église dimanche. Le bâtiment, révolutionnaire pour son époque -- qui fut en son temps un défi architectural --, est depuis devenu l'une des églises emblématiques de Winnipeg.
Un texte de Pierre Verrière
Chaque dimanche, les chants religieux s'élèvent sous la voûte de l'église du Précieux-Sang. En 50 ans, l'église, reconnaissable entre toutes à son toit de bardeaux hélicoïdal, a intrigué, parfois inquiété, et puis a finalement été adoptée par la communauté.
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Marie-Lourde Fillion, une paroissienne, se souvient de la construction de l'église. « On l'a vue monter, et puis on se demandait à quoi ça ressemblerait avec les grues qui venaient », se rappelle-t-elle. Depuis, comme bon nombre de paroissiens de sa génération, elle y a fait baptiser ses enfants et assisté à de nombreux mariages dans sa famille.
« Tout là-dedans respire la nature, le bois, tout conduit à la prière », souligne-t-elle.
Avec les années, l'église s'est taillé une place de choix dans le coeur de la communauté.
« Quand on rencontre des gens et qu'on leur demande ce qu'ils pensent de l'église du Précieux-Sang, ils se demandent souvent de quelle église on parle. Et puis, ils réalisent : "Oh! L'église en forme de tipi? Oh oui! C'est une église reconnue partout." », souligne le père oblat Bernard Pinet, arrivé dans la paroisse en 1967.
Le prêtre rend aussi hommage à l'architecture révolutionnaire qui n'a pas toujours été comprise en son temps.
« Lorsque nous sommes entrés dans l'église, nous avons alors réalisé l'intimité qu'elle offrait, car les fidèles sont assis tout autour de l'autel; on se sent entouré par la communauté », explique le père oblat.
Dimanche, les fidèles sont réunis dans la salle paroissiale à l'occasion d'un dîner pour célébrer les 50 ans de l'église. Mais ils ont également tenu à rendre hommage à l'architecte du bâtiment, Étienne Gaboury.
Ce dernier reconnaît que la conception de l'église avait de quoi choquer à l'époque. Aujourd'hui, il se dit heureux de voir que 50 ans plus tard, son église fait la fierté de ses paroissiens.
« Les gens ont vraiment pris possession de la chose, de l'oeuvre. Ils ont accepté et, même que maintenant, ils semblent enthousiasmés de cette solution », glisse-t-il, ému.
« C'est quand même assez étonnant et encourageant de voir que les gens sont quand même assez souples pour accepter des changements si radicaux. »