ArchivesRecycler et limiter le plastique, une préoccupation dès les années 1970

Le sac de plastique, symbole de la société de consommation, est utilisé partout dans le monde.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À compter du 28 mars 2023, un règlement de la Ville de Montréal interdira aux commerçants d’utiliser contenants et ustensiles en plastique à usage unique. Nos archives témoignent de l'éveil des consciences envers la prolifération du plastique et des tentatives pour y trouver des solutions.
Un assassin de moins en moins discret
Je les vois au printemps. Je ne suis pas heureux de les voir circuler dans le vent, s’accrocher après une clôture ou sur une branche d’arbre. Ce n’est pas beau.
Cette critique à propos des sacs de plastique a été exprimée non pas en 2023, mais en 2006.

La semaine verte, 24 décembre 2006
Robert Lemieux, président de Recyc-Québec, s'exprimait ainsi dans un reportage présenté le 24 décembre 2006 à l’émission La semaine verte.
Son commentaire montre aussi le désenchantement graduel de la société à l'égard d'un produit dont elle s’était fortement entichée depuis le début des années 1970.
Ce reportage présenté par l’animateur Errol Duchaine dresse un portrait complet de la nuisance que constituent les sacs de plastique en 2006.
Entre 1,4 et 2,7 milliards de sacs d’emplettes, principalement de plastique, sont distribués chaque année au Québec.
Si l’on s’en sert en moyenne une heure à peine, polystyrènes, polyéthylènes et polypropènes mettent plus de 400 ans à être décomposés dans l’environnement.
Une aberration alors que d'autres options, avec une empreinte écologique plus faible, sont possibles.
On me dit que ça affecte des animaux, les oiseaux, les poissons... Je ne veux pas être responsable de ça. Bougeons! Faisons quelque chose!
La recherche d’une solution
On s’est vite aperçu du péril que constituait l’utilisation généralisée des plastiques par les consommateurs.
Dans les années 1970, les scientifiques s’activent pour trouver « la solution » afin de les dégrader ou de les recycler.

La flèche du temps, 21 janvier 1973
Le 21 janvier 1973, l’émission La flèche du temps, animée par Paul-Émile Tremblay, propose un reportage sur les recherches du professeur Jim Guillet, de l’Université de Toronto.
La possibilité de dégrader les plastiques dépend de la longueur de leurs chaînes moléculaires. Plus celles-ci sont courtes, plus les plastiques sont denses et se dégradent lentement.
La solution de l’équipe du professeur Guillet est donc d’allonger ces chaînes pour en diminuer la densité. Cela se fait en y insérant des molécules étrangères capables d’absorber la lumière ultraviolette.
C’est ainsi que les plastiques destructibles par la lumière sont devenus une des premières réponses dans le combat pour l’élimination des plastiques.
Aujourd’hui, la lutte s’accélère.
Depuis décembre 2022, le gouvernement fédéral canadien a interdit aux entreprises canadiennes de produire ou d’importer différentes catégories de plastique à usage unique.
Cette interdiction vise les sacs d’emplettes, les bâtonnets à mélanger, les pailles et les contenants alimentaires à emporter.

Téléjournal, 27 septembre 2022
Ce reportage du journaliste Jacques Bissonnet présenté au Téléjournal du 27 septembre 2022, qu'anime Patrice Roy, rappelle par ailleurs que tous les sacs à usage unique en plastique ont été bannis des commerces de détail et des restaurants sur le territoire de la Ville de Montréal.
Le 28 mars 2023, c’est au tour des articles en plastique à usage unique qui servent à emballer ou consommer des aliments, comme les assiettes, les tasses et les verres ou encore les pailles, de disparaître des restaurants et des commerces de détail.
Le règlement municipal montréalais prévoit certaines exceptions temporaires.
Partout sur la planète, une chose est sûre : la victoire concernant la lutte pour l'élimination ou le recyclage les plastiques est loin d’être gagnée.
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