ArchivesLa Coupe Stanley de 1993, une victoire éclatante qui tourne au vinaigre

La victoire de la Coupe Stanley par le Canadien de Montréal le 9 juin 1993 est entachée par une violente émeute.
Photo : Radio-Canada / Capture d'un reportage de l'émission Édition Magazine du 10 juin 1993
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le 9 juin 1993, le chaos éclate dans les rues de Montréal. La victoire de la Coupe Stanley par le Canadien de Montréal est entachée par une nuit de violence et de saccages. Retour sur cet événement regrettable qui a marqué les esprits.
On a donné un œil au beurre noir à la ville de Montréal.
C’est ce que déclare l’entraîneur-chef de l’époque, Jacques Demers, le 10 juin 1993. Les partisans se rappelleront longtemps la victoire de leur équipe contre les Kings de Los Angeles en finale de la Coupe Stanley. Mais d’autres se souviendront plutôt des heures de désordre qui ont suivi la fin du match.
Avant même le début de la cinquième rencontre décisive, on redoute la répétition des émeutes de 1986. Tous les efforts sont mis en place par les commerçants de la rue Sainte-Catherine et le Service de police pour tenter de minimiser les possibilités de débordements.
Malgré cela, les dégâts sont substantiels. Une fois la partie remportée, plus de 150 000 personnes on déferlé dans les rues de centre-ville.
Pendant près de 3 heures, les partisans s’en sont donné à cœur joie, détruisant tout sur leur passage.

Le journaliste Daniel Carrière rapporte dans son reportage à l’émission Édition Magazine du 10 juin 1993 que plusieurs personnes sont blessées, des magasins sont saccagés et des voitures sont renversées.
La présence de milliers de policiers ne freine pas la vigueur et la ténacité des briseurs et des partisans. Le contrôle est repris au petit matin, mais une grande quantité de débris jonchent les rues de Montréal. On estime que les dommages s'élèvent à des millions de dollars.
La situation ébranle l’entraîneur-chef des Canadiens, Jacques Demers. Il s’entretient avec le journaliste Simon Durivage à l’émission Montréal ce soir au lendemain de l’éclatante victoire de son équipe.
Il déplore qu’on ne parle que des débordements de la population au lieu de se réjouir du dénouement de la série. Il s'agit d'une émeute violente, souligne-t-il, sous le signe d’une crise économique importante.

Il n’en demeure pas moins que ce match a permis au Canadien de remporter sa 24e Coupe Stanley. La dernière victoire remontait à 1986. C'est une source de grande fierté pour Jacques Demers, qui a beaucoup misé, lors des entraînements, sur l’esprit d’équipe au sein du groupe.
Comme le souligne « Papa Jacques » :
Quand on forme une famille, on peut gagner beaucoup de choses.