Projet Trans Mountain : les opposants britanno-colombiens ne baissent pas les bras

À Vancouver, des milliers de manifestants autochtones et non-autochtones ont dénoncé le projet Trans Mountain, en novembre 2016.
Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck
Des leaders autochtones se disent prêts à monter aux barricades à la suite de l'achat par Ottawa de Trans Mountain, pour 4,5 milliards de dollars, et affirment que les coûts de l'opposition au projet de Kinder Morgan vont faire grimper la facture encore davantage pour les contribuables.
Un texte de Dominique Lévesque
C’est un moment historique: Justin Trudeau révèle [selon nous] qu’il n’a jamais eu à coeur les droits autochtones ou la réconciliation.
Une coalition de membres de Premières Nations qui s’opposent au projet, dont plusieurs ont été arrêtés depuis le mois de mars, promet de continuer à se battre pour protéger l’eau et la terre, et à lutter contre le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain.
Ils n’ont pas calculé dans leur achat de 4,5 milliards de dollars le coût de l’opposition autochtone au pipeline.
C'est dégoûtant, mais ce n'est pas étonnant!
Au Québec le chef de la communauté d’Ekauanitshit (Mingan) Jean-Charles Piétacho a dénoncé le geste d’Ottawa. Pour lui, cet argent aurait pu servir à procurer de l’eau potable ou à améliorer les services d’éducation dans les communautés, plutôt que d’aller à une compagnie américaine. « Justin Trudeau vient de nous dire qu’il n’y aura pas de réconciliation malgré toutes les belles annonces », a soutenu le chef nord-côtier.
Des opposants au projet d'expansion de Trans Mountain, la brigade de Justin Trudeau, qui ont manifesté régulièrement et même bloqué des travaux au terminal Westridge de Kinder Morgan, à Burnaby, ont l'intention de poursuivre leur lutte contre le projet.
Il est nécessaire que tous recommencent leurs activités pour s'opposer au projet. Nous avons l'intention d'arrêter les travaux à Westridge.
Des membres de la brigade de Justin Trudeau, des opposants au projet de pipeline, ont déposé récemment une injonction du peuple contre Kinder Morgan.
Mais Earle Peach dit tout de même vouloir éviter d'être arrêté, comme l'ont été plusieurs manifestants.
La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, qui a plaidé coupable lundi à une accusation d'outrage criminel en raison de son opposition sur le terrain au projet de pipeline, a qualifié cette annonce d'incroyable. Elle affirme qu'en agissant ainsi le gouvernement fédéral se porte acquéreur de toutes les incertitudes entourant le pipeline, les causes devant les tribunaux, et la possibilité qu'il n'aille pas de l'avant du tout.
C'est vraiment incroyable d'imaginer que le gouvernement du Canada a acheté l'oléoduc de Trans Mountain, 4,5 milliards de dollars payés pour l'oléoduc actuel, pas pour les coûts de l'expansion, ça va être 7 milliards de dollars de plus!
Elizabeth May est d'avis qu'Ottawa a esquivé les questions des journalistes sur la façon dont le gouvernement du Canada allait construire l 'expansion.
Maintenant, ce n'est plus l'expansion de Kinder Morgan, c'est l'expansion du gouvernement du Canada.
Le maire de Burnaby, Derek Corrigan, se dit surpris de cette décision. Il croit que le seul gagnant dans cette histoire est Kinder Morgan et dénonce les milliards de dollars que les contribuables vont dépenser pour ce projet.
Ottawa croit avoir l'appui des Canadiens, mais cela va changer rapidement lorsqu'ils vont comprendre que des milliards de dollars de leur argent vomt financer une multinationale plutôt que des questions qui leur tiennent à coeur.
Impact économique
La mairesse du village de Valemount, situé le long du tracé du pipeline, Jeanette Townsend, qui s'était montrée très critique envers le gouvernement de la Colombie-Britannique, est très surprise par la décision fédérale.
D'une part, elle est ravie de voir le pipeline construit dans sa communauté, car cela veut dire de nombreux d'emplois à Valemount, mais elle doute que ce soit la meilleure décision pour les contribuables canadiens.
Même si les chambres de commerce et des regroupements d’affaires de la Colombie-Britannique s’étaient prononcés en faveur du projet Trans Mountain, ils sont d’avis que l’intervention du gouvernement ne devrait pas avoir été nécessaire pour un projet qui avait déjà été approuvé par le fédéral.
Ce n’est pas une bonne journée pour la réputation du Canada. Nous sauvons un projet de pipeline important et des milliers d’emplois, mais notre réputation est maintenant à refaire.