Le ministre Barrette n'entend pas autoriser des injections de vitamine C au Québec

Le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, a répondu aux questions des journalistes en marge d'une conférence de presse à l'Hôpital Santa Cabrini, à Montréal.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, ne prévoit pas autoriser des injections de vitamine C pour les patients atteints du cancer au Québec, comme le réclame une pétition signée par 50 000 personnes sur le site de l'Assemblée nationale.
Invité à commenter cette initiative en marge d'une conférence de presse tenue lundi à l'Hôpital Santa Cabrini, à Montréal, M. Barrette a fait valoir que les oncologues de la province sont d'avis que ces injections n'ont « aucune valeur clinique ajoutée ».
« Quand on est ministre de la Santé, on n’a pas le choix de se fier à la recommandation des experts qui, eux, basent leurs recommandations sur des données scientifiques probantes », a expliqué M. Barrette. « À un moment donné, devant certaines approches thérapeutiques, les décisions qu’on a à prendre doivent être basées sur l’expertise de ceux qui l’ont. »
Et dans ce cas-là, tous les experts me disent : "Ça n’a pas de valeur clinique ajoutée, selon la littérature". Si ça en avait, [je n'aurais] pas de problème à l’autoriser. C’est juste que les experts, ceux qui sont sur le terrain – les oncologues – me disent : "Il n’y a pas de valeur ajoutée prouvée".
La pétition réclamant que des patients du Québec atteints du cancer puissent recevoir des perfusions de hautes doses de vitamine C sera déposée mardi à l'Assemblée nationale. Il s'agit d'une initiative de Nathalie Prud'Homme, qui est atteinte d'un cancer en phase terminale.
Cette dernière affirme que les injections de vitamine C qu'elle reçoit soulagent les différents symptômes reliés à sa maladie et à la chimiothérapie, tout en améliorant sa qualité de vie, et elle souhaite que d'autres puissent en bénéficier.
Mme Prud'Homme a longtemps été contrainte de se rendre à Ottawa pour obtenir son traitement, qui n’est pas accessible au Québec. Depuis quelques semaines, elle peut cependant obtenir des injections dans un CLSC, près de chez elle, à Saint-Jérôme, dans les Laurentides.

Nathalie Prud'Homme
Photo : Radio-Canada / David Richard
Le traitement défendu par Mme Prud'Homme n’a pas été homologué par Santé Canada ni par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis. Il n’a pas reçu l’aval des médecins en raison de recherche médicale insuffisante.
Le président de l’Association des médecins hématologues et oncologues du Québec, Martin Champagne, a d'ailleurs affirmé l'hiver dernier qu’il est « inapproprié et non éthique d’administrer de la vitamine C » en l’absence d’une étude clinique démontrant les bénéfices d’un tel traitement.