La CAQ ne veut pas d’une ligne rose de métro à Montréal

François Legault juge que le projet de ligne rose n'est pas le plus urgent à financer à Montréal.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En cas de victoire électorale cet automne, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a promis de ne pas financer une éventuelle ligne rose de métro, si chère à la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Celle-ci maintient de son côté vouloir « faire avancer » le projet.
Un texte de Romain Schué
« Il a fallu faire des choix et dans ces choix-là, on n’a pas retenu la ligne rose », a déclaré samedi matin François Legault, en marge du congrès national de son parti, à Lévis.
« Ce n’est pas que ce n’est pas intéressant », mais la ligne rose n’est pas « la plus urgente », a-t-il mentionné, tout en reconnaissant « un manque de transport en commun » dans la métropole et autour d'elle.
Indiquant être « en train de préparer un cadre financier » pour diriger la province, l’aspirant premier ministre a souligné qu’il présenterait « le meilleur » plan de transport en commun pour le Grand Montréal dans « les prochaines semaines ». Aucun détail n'a été révélé.
Son propre projet, a-t-il simplement fait savoir, permettra de mieux desservir les Montréalais, notamment ceux vivant dans l’est de l’île.
Quand vous regardez la ligne rose, c’est pas mal proche de deux lignes qui existent déjà.
En réponse, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a assuré que « la saturation du réseau de métro, en particulier de la ligne orange, est un enjeu qui touche la grande région métropolitaine ».
« Il faut s’y attaquer », a-t-elle écrit sur Twitter, en rappelant notamment au chef de la CAQ le dernier résultat électoral de Montréal. Ce scrutin a permis à Valérie Plante d’accéder à la mairie en mettant de l’avant son projet de transport en commun, qui irait de Montréal-Nord à Lachine.
« Nonobstant la position de la CAQ annoncée ce matin, nous continuerons de faire avancer le projet de la ligne rose qui constitue présentement l’unique solution aux problèmes de saturation du réseau de transport montréalais », a ajouté la mairesse.
Cette dernière a par ailleurs précisé qu’« un bureau de projet » serait mis sur pied prochainement pour « répondre à l’ensemble des questions concernant les détails techniques et financiers du projet ».
Un coût de 5,9 milliards de dollars avait été avancé durant l’automne dernier.
Trop grande concentration de stations, selon la CAQ
Cette projection budgétaire a été vivement critiquée samedi par le député caquiste Benoit Charette. En réponse aux propos de Valérie Plante, le porte-parole du parti en matière de transports a laissé entendre que la facture risquait d'être beaucoup plus salée.
« [Ce chiffre] est la plus belle illustration de votre propension à vouloir dire oui à tout pour tenter d’acheter des votes », a-t-il affirmé, en évoquant le « degré de panique » de la mairesse de Montréal.
« Le tracé de ligne rose proposé chevauche 3 lignes existantes (bleu, orange et verte), ce qui créerait une concentration trop grande de stations », a-t-il poursuivi.
François Legault ouvert au prolongement du REM
Tout en avouant être en faveur d’un « projet de transport structurant à Québec », qui serait « justifié par le volume de personnes qui veulent se déplacer », François Legault s’est dit également « très ouvert » au prolongement du Réseau express métropolitain (REM) « au nord » et « au sud ».
Sur Twitter, le ministre des Transports, André Fortin, a lui aussi dénoncé les propos du chef de la CAQ.
Selon le député libéral, François Legault ferait « encore le choix de diviser plutôt que rassembler ».
« Il ne croit clairement pas à l’autonomie municipale », a-t-il spécifié, en lui reprochant de choisir « lui-même les projets prioritaires », au détriment des choix de la Ville de Montréal.