Francophonie : les appuis de Michaëlle Jean au Québec et au Canada s'effritent

La secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Michaëlle Jean s’adressant à des journalistes après une rencontre avec le président français Emmanuel Macron au Palais de l'Élysée à Paris le 31 juillet 2017
Photo : Reuters / Philippe Wojazer
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Michaëlle Jean a essuyé jeudi un feu de critiques de l'opposition à Ottawa et à Québec à propos de l'autre mandat qu'elle pourrait solliciter à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Les gouvernements canadien et québécois l'appuient officiellement, tout en plaidant pour une meilleure gestion financière de l'organisation.
À Ottawa, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a renouvelé sa confiance en Michaëlle Jean. Elle demeure une ambassadrice de qualité pour des enjeux liés à l'égalité hommes-femmes, a soutenu la ministre fédérale du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, au moment où Paris annonçait mercredi que son choix s’était porté sur une candidate du Rwanda.
Même si le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a essayé de se rattraper jeudi avec une déclaration positive pour Mme Jean, il a quand même évoqué une nouvelle fois la question de la gestion financière de l’OIF, un des principaux reproches faits à l’actuelle secrétaire générale de l’organisation.
Dans une série de reportages, les médias de Québecor ont rapporté plusieurs dépenses effectuées par Michaëlle Jean, dont celles liées à la rénovation de sa résidence officielle à Paris, au coût de 500 000 $, et à l’achat d’un piano pour un montant de 20 000 $.
On a une Canadienne et une Québécoise qui dirige l’OIF. Bien sûr, on est heureux, on va la soutenir. On a eu des remarques sur la gestion, la transparence de l’OIF. Ces remarques ont été entendues; Mme Jean, je crois, a l’intention de présenter un plan précis, une reddition de comptes précise au prochain sommet de l’OIF.
La position du chef de Coalition avenir Québec (CAQ) est plus tranchée. Aucune des deux candidates ne trouve grâce à ses yeux.
Moi, je n’appuie pas aucune des deux candidates. Et je pense qu’on devra avoir un vrai débat sur la transparence et puis sur le contrôle des coûts.
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La période des questions à la Chambre des communes a donné lieu jeudi à un vif échange entre le député conservateur Gérard Deltell et la ministre Bibeau au sujet de Michaëlle Jean.
Ça prend juste des libéraux pour être fiers de ce que Michaëlle Jean fait! Michaëlle Jean est devenue un embarras pour le Canada. Elle a géré de façon tout à fait irresponsable son organisme.
La ministre Bibeau, qui a réitéré son appui à l'ancienne gouverneure générale du Canada, souligne que « Madame Jean a fait un excellent travail au niveau de la mission de l'organisation, elle fait la promotion des valeurs qui sont chères aux Canadiens », a-t-elle dit, tout en reconnaissant la nécessité d’apporter une amélioration à la gestion financière de l’OIF.
L'Organisation internationale de la Francophonie a besoin d'une modernisation au niveau de ses pratiques financières, et c'est ce que nous allons [l']aider à faire.
Les libéraux ne devraient pas miser sur Mme Jean compte tenu de son bilan, selon le Bloc québécois pour qui « c'est la réputation du pays qui est mise à mal, parce que c'est une personne qui fait scandale après scandale ».
« Ce n'est pas la bonne personne pour ce poste-là », a déclaré aux médias le député Xavier Barsalou-Duval.
Sans se prononcer ouvertement, les néo-démocrates semblent prêts à lui laisser une chance.
Si elle se présente, il faudra l'entendre sur ce qu'elle entend faire pour amener une meilleure reddition de comptes et redonner confiance à tout le monde.
Mme Jean n’a pas encore rendu publique son intention de se représenter à la tête de l’OIF. L'ancienne gouverneure générale du Canada a déjà une adversaire soutenue par Paris, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.
Avec les informations de La Presse canadienne