Éducation sans frontière veut que l’inscription à l’école des enfants sans papiers soit facilitée

Des femmes sans statut ont dénoncé la situation que vivent leurs enfants lors d'une manifestation en décembre 2016.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le collectif Éducation sans frontière est inquiet de l'impact que pourrait avoir la nouvelle loi sur l'instruction publique du Québec sur l'inscription à l'école des enfants sans-papiers.
Le groupe, qui milite pour que quiconque, peu importe son statut d’immigration, puisse avoir accès à l’éducation publique, a interpellé à ce sujet le conseil des commissaires de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) mercredi soir pendant la période de questions.
Il demande que les directives pour l’application de la nouvelle loi aident les familles dont le statut est précaire à inscrire leurs enfants à l’école.
« Il faut démontrer une grande ouverture pour ces familles qui n'ont pas de preuves d'adresse et d'identité. Si, dans les procédures, on leur demande trop de questions sur leur situation, il y en a qui retirent leurs enfants de l’école », indique Steve Baird, porte-parole du collectif.
Dans une lettre envoyée au ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, en février dernier, le collectif écrivait : « Il n’a toujours pas été clarifié comment les titulaires de l’autorité parentale d’un enfant auront à démontrer qu’ils sont domiciliés habituellement au Québec et ainsi faire valoir leur droit à la gratuité des services du préscolaire au secondaire ».
Le collectif est aussi préoccupé par le fait que la fiche que les familles doivent remplir au sujet de l’élève donne l’autorisation à la CSDM et aux services d'immigration d’échanger des informations sur l'enfant.
À ce sujet, la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, se veut rassurante.
« L'idée, c’est de communiquer, pas de faire peur aux familles, mais plutôt de les soutenir dans l’obtention de leurs différents documents », dit-elle.
Mais pour le collectif, il ne devrait pas être permis que les commissions scolaires demandent systématiquement l’autorisation de transmettre des informations sur les élèves aux autorités de l’immigration.
Pour le moment, le ministère de l'Éducation n'a donné aucun détail sur la mise en place de la nouvelle loi sur l'instruction publique, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet.
Avec des informations de Johanne Burgell