La francisation, un parcours essentiel à l'intégration des nouveaux arrivants

Une cinquantaine d'adulte sont inscrits dans les classes de francisation à Rimouski.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Depuis que Rimouski fait partie des « villes d'accueil » pour les nouveaux arrivants, le nombre d'élèves en classes de francisation a quintuplé. Cette année, une cinquantaine d'adultes et près d'une vingtaine d'enfants suivent des cours pour apprendre le français.
Un texte d'Isabelle Damphousse
L’objectif du programme de francisation offert par la Commission scolaire des Phares est d’aider les nouveaux arrivants à apprendre le français, mais aussi à se familiariser avec la culture québécoise.
Le Centre de formation de Rimouski-Neigette pour l’éducation des adultes, le CFRN, compte sept classes de francisation. L’école secondaire Paul-Hubert et l’école primaire de l’Estran ont respectivement une classe de francisation pour les enfants.
L’apprentissage du français est une aventure familiale pour bien des immigrants nouvellement arrivés en sol québécois.
Des parents nous ont confié que leurs enfants sont souvent d’une aide précieuse puisqu’ils apprennent rapidement la langue.
« Si mes parents ont de la difficulté, puis ils veulent que je les aide, je les aide » raconte tout bonnement Shamoun Shamoun, réfugié originaire de la Syrie

Les professeurs n’hésitent pas à faire des dessins ou des mises en situation dans la classe.
Photo : Radio-Canada
Un programme nouveau
Les enseignants en francisation à Rimouski doivent, avec très peu de matériel pédagogique, se réinventer chaque jour pour s’adapter aux besoins de cette clientèle.
Les élèves ont des bagages de vie et des parcours scolaires différents. Certains ne sont pas allés à l’école depuis très longtemps. « Ça demande une adaptation, ils ont chacun leur rythme, mais on attend d'eux qu'ils progressent d'un niveau chaque semaine », explique Marie-Hélène Gagnon, qui enseigne aux adultes.
Les enseignants ne peuvent pas traduire dans une autre langue pour être compris puisque les élèves parlent tous des langues différentes.
Dans la classe de Marie-Hélène Gagnon, les élèves sont originaires de la Syrie, de l’Algérie, du Maroc, de la République démocratique du Congo et de la Colombie. Ils parlent donc l’espagnol, l’arabe et le swahili.
On va danser, on va mimer, on va répéter, mais on utilise toujours le français, c’est la langue commune.
L’atmosphère qui règne dans la classe est agréable aux dires de l'enseignante. Les élèves sont curieux et il y a beaucoup d’entraide.
Ce sont des gens qui ont vécu des choses difficiles et qui sont heureux d'être ici.
Faciliter l’entrée sur le marché du travail
À la fin du programme d'un an, les élèves sont aptes à voler de leurs propres ailes. Certains, toutefois, n'ont pas attendu la fin des classes pour faire le saut sur le marché du travail. C'est le cas de Toni Bshara. Le Syrien a été embauché dans un supermarché de Rimouski. Le soir, après les cours, il met en pratique ce qu’il a appris en classe tout en gagnant un salaire.

Certains étudiants travaillent le soir pour gagner un revenu et parfaire leur connaissance de la langue dans un environnement de travail.
Photo : Radio-Canada
C'est important pour apprendre la langue, parce que le français dans la classe est différent qu'à l'extérieur. Dans la classe, l'enseignante parle lentement.
Le propriétaire du marché Métro Arsenault, Pierre-Luc Arsenault, dit avoir investi un peu plus de temps en formation pour son nouvel employé, un choix qu’il ne regrette pas dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre.
Toni Bshara a su se tailler une place au sein de l’équipe. Les clients et ses collègues de travail l’apprécient.
L'ajustement, c'est vraiment au niveau de la communication. Le reste, ça se fait tout seul.
Le nombre de classes de francisation est appelé à augmenter au cours des prochaines années à la Commission scolaire des Phares.
Le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion informe la Commission scolaire dix jours à l’avance lorsque de nouveaux arrivants sont accueillis à Rimouski.