Washington dit penser à la qualité du nouvel ALENA plutôt qu'à la date butoir

Les drapeaux des trois pays signataires de l'ALENA
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Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les États-Unis sont davantage préoccupés par l'obtention d'un bon traité que par le respect d'un échéancier dans les renégociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) avec le Canada et le Mexique, a affirmé dimanche le secrétaire au Trésor.
« Le président [Donald Trump] est plus déterminé à obtenir un bon accord que préoccupé par une quelconque échéance », a déclaré Steven Mnuchin sur les ondes de Fox News, alors que le temps presse à l'approche des élections de mi-mandat le 6 novembre.
« Que nous le présentions devant ce Congrès ou devant un nouveau Congrès, le président est déterminé à ce que nous négociions l'ALENA », a-t-il ajouté.
Le président de la Chambre américaine des représentants, Paul Ryan, avait récemment exhorté l'administration américaine à faire connaître ses intentions sur l'ALENA au plus tard jeudi soir si elle voulait que le Congrès, actuellement contrôlé par le parti républicain de Donald Trump, puisse voter sur un éventuel nouvel accord.
À la suite de la poursuite des discussions entre les trois pays, il avait néanmoins donné « une marge de manœuvre » avec le calendrier législatif, ce qui « donne à l'administration et [aux] partenaires commerciaux deux autres semaines pour trouver un accord ».
Un ALENA rajeuni
Ottawa, Mexico et Washington ont convenu que l'ALENA, entré en vigueur en 1994, avait besoin d'un bain de jouvence pour intégrer des problématiques, notamment sociales et environnementales, qui n'existaient pas au moment de la signature du texte originel.
Le président américain a toutefois constamment menacé de sortir de l'ALENA si aucun accord satisfaisant n'était trouvé, l'estimant responsable de la destruction de milliers d'emplois américains et de la délocalisation d'entreprises, en particulier dans le secteur automobile.
Steven Mnuchin a reconnu que les points de vue des trois parties étaient encore loin d'être partagés « mais [l']objectif reste de parvenir à un accord ».
« Le président Trump et [le premier ministre] canadien Justin Trudeau ont eu une conversation très sérieuse », a-t-il assuré.
Nous sommes encore loin les uns des autres, mais nous travaillons très dur tous les jours pour renégocier cet accord.
Vendredi, Justin Trudeau avait indiqué qu'il y avait « une bonne proposition sur la table ».
Il avait alors évoqué des propositions du Mexique qui permettraient de réduire le déficit américain avec Mexico « et même de rapatrier certains emplois automobiles du Mexique aux États-Unis ».
Le ministre mexicain de l'Économie Ildefonso Guajardo a de son côté estimé possible un accord « à partir de la dernière semaine de mai » avant de faire une mise au point dans un tweet.
« Tout ALENA renégocié impliquant une perte d'emplois mexicains est inacceptable », a-t-il dit.