Airbnb n'a plus la cote à Niagara Falls

Les chutes Niagara constituent le principal attrait touristique de la région.
Photo : Reuters / Charles Platiau
La Ville de Niagara Falls part en guerre contre les plateformes de location immobilière comme Airbnb. Le conseil municipal a adopté un nouveau règlement qui interdit les locations à court terme dans les quartiers résidentiels.
Un texte de Mathieu Simard
En vertu du nouveau règlement, les locations deviendront illégales, à moins que la résidence soit située dans une zone commerciale ou touristique. Les élus municipaux disent avoir pris cette décision en raison de troubles dans certains quartiers de la populaire destination touristique.
« Malheureusement, les week-ends de fêtes et les quartiers paisibles ne font pas bon ménage », explique le maire Jim Diodati, qui avoue avoir reçu plusieurs plaintes de résidents au cours de la dernière année.
Problèmes de bruit, ordures abandonnées sur la voie publique, nudité, le maire de Niagara Falls collectionne les histoires de touristes qui débarquent dans des quartiers résidentiels et en perturbent la quiétude.
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Les locations comme on en trouve sur la plateforme en ligne Airbnb peuvent être bénéfiques pour les habitants et pour la ville, « tant qu'il y a de bonnes règles et qu'elles sont bien appliquées », selon le maire.
Par exemple, la Ville a choisi de privilégier la formule du gîte touristique, qui veut que l'hôte reste dans la maison lorsqu'il reçoit des locataires.
Les gîtes touristiques continueront d'être permis en zone résidentielle, mais seulement s'ils n'ont pas plus de trois chambres à coucher. Un permis au coût de 1000 $ sera aussi nécessaire, ce qui financera le programme d'inspection de la Ville.
Les propriétaires qui souhaitent toujours offrir leur résidence entière sur une plateforme de location en ligne devront tenir une rencontre publique et obtenir une dérogation.
La Ville va aussi veiller à ce qu'aucun quartier résidentiel ne se retrouve avec une concentration importante de gîtes.
Le maire de Niagara Falls admet qu'en plus des plaintes des résidents, l'industrie hôtelière a aussi fait pression pour mieux encadrer les plateformes comme Airbnb.
Cependant, le responsable de Niagara Falls Tourism, Wayne Thomson, qui travaille conjointement avec les propriétaires d'hôtels, assure que c'est faux.
Selon lui, l'industrie a d'autres préoccupations et elle ne souffre pas de l'émergence des plateformes de location à court terme.
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Wayne Thomson croit que la Ville a bien fait de prioriser les hôtels qui sont des créateurs d'emplois pour la région.
Pétition contre le règlement
Sur Internet, une pétition a récolté plus de 500 signatures pour dénoncer le nouveau règlement. La pétition précise que certains voyageurs préfèrent louer une maison plutôt que de rester à l'hôtel et qu'en haute saison, les hôtels affichent souvent complet.
« Une volte-face est possible », indique Mike Adams, un des signataires de la pétition. Il est aussi le fondateur d'une entreprise qui offre des services de gestion pour des propriétaires qui veulent louer leur maison.
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Il aimerait par exemple que la Ville adopte une approche plus progressive, avec d'abord la mise en place d'un projet pilote d'un an. Selon lui, la location deviendra illégale pour environ 15 % de son inventaire à Niagara Falls.