Le syndicat des policiers réclame des fusils d'assaut pour les patrouilleurs à Montréal

Yves Francoeur affirme qu'en cas d'attentat ou de tuerie, c'est la rapidité d'exécution qui permet de limiter le nombre de victimes.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À l'instar d'autres corps de police québécois et canadiens, les patrouilleurs à Montréal devraient être équipés d'armes longues semi-automatiques, affirme le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal. Pour le moment, toutefois, ni le SPVM ni la mairesse ne semblent vouloir aller dans ce sens.
Un texte de Thomas Gerbet (Nouvelle fenêtre)
« Je pense qu'il est dans l'intérêt des citoyens que les patrouilleurs soient formés et aient accès, dans le coffre arrière de leur véhicule, à une arme longue et plus précise », a déclaré Yves Francoeur à l'émission Le 15-18, sur les ondes d'ICI Première, mardi.
Radio-Canada a révélé que plusieurs corps policiers commencent à équiper des patrouilleurs de fusils d'assaut pour réagir en cas d'attentat ou de tuerie.
« Même dans une ville comme Montréal, explique le président de la Fraternité, ces événements se produisent tellement rapidement que nos patrouilleurs ne peuvent pas attendre les unités spécialisées parce que, malheureusement, le suspect pourrait avoir fait de très nombreuses victimes. »
C'est la rapidité d'exécution qui permet de limiter le nombre de victimes.
Le déploiement de fusils d'assaut et la formation de patrouilleurs sont en cours à Laval, Longueuil, Châteauguay ainsi qu'à la Sûreté du Québec. Les services de police de Québec, Gatineau et Trois-Rivières ont déjà mis cette mesure en place.
Yves Francoeur croit que le SPVM n'a pas le choix de les imiter, « malheureusement, dans le monde dans lequel on vit, avec le radicalisme qui s'installe et surtout notre proximité avec les États-Unis ».
Il rappelle au passage que le coroner avait recommandé de doter les postes de quartier d'armes longues après la fusillade au Collège Dawson, en 2006, ce qui n'a pas été fait.
Pas pour le moment, disent le SPVM et la mairesse Plante

Ian Lafrenière et Valérie Plante
Photo : Radio-Canada
Le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, Ian Lafrenière, reconnaît l'utilité des armes longues, plus précises, ayant une plus grande portée, mais il rappelle qu'il n'est pas prévu, pour l'instant, d'en doter les patrouilleurs ni les postes de quartier.
« C'est une décision qu'on a prise au niveau stratégique, explique M. Lafrenière. À ce moment-ci, et on verra pour le futur, on a pris la décision de fournir ces armes uniquement à nos policiers spécialisés, qui sont formés. »
Le SPVM mentionne toutefois que les groupes d'intervention circulent sur le territoire en permanence et que ces équipes disposent de 40 armes longues.
Ian Lafrenière appelle la population à ne pas considérer les fusils d'assaut comme des « outils miracles », mais des outils parmi d'autres, de la même façon que le pistolet à impulsion électrique n'est pas la solution à tous les problèmes.
Même discours de la part de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Nous ne sommes pas prêts à acheter d'autres types d'armes en ce moment. Ce n'est pas la direction que nous prenons pour l'instant.
« Je n'envisage pas qu'on s'en aille vers d'autres types d'armes au SPVM, a ajouté la mairesse, mais je dois discuter avec eux et on doit aussi écouter la population. »