Forte hausse du nombre de drones autour des prisons québécoises

Envois spéciaux par drone
Photo : Radio-Canada
Le nombre de drones observés autour des prisons du Québec a explosé en deux ans, passant de 27 en 2015-2016 à 180 au cours de l'année dernière, selon des données obtenues par Radio-Canada.
Un texte d'Amélie Desmarais
Pendant la même période, le nombre de colis livrés illégalement dans les prisons est passé de 14 à 123, une hausse de près de 900 %.
Ces nouvelles données ne surprennent pas le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels. « Ça fait plus d'un an et demi qu'on le dit que ça va augmenter », souligne le président du Syndicat, Mathieu Lavoie, qui croit que ces données ne représentent que la pointe de l'iceberg.
« Les chiffres que vous avez, c'est ceux qu'on a repérés. Souvent, quand on les voit, il est trop tard, les substances entrent à travers les murs. »
À la prison de Bordeaux seulement, « on peut saisir des colis reliés aux drones 2 à 3 fois par semaine, peut-être plus », indique le directeur de l'établissement de détention de Montréal.
François Landreville croit, contrairement au Syndicat, que la majorité des colis qui entrent dans les prisons sont interceptés.
Selon les données obtenues, sur les 123 colis saisis en 2017-2018, 12 paquets contenaient de la drogue, 36 du tabac et 38 des cellulaires.
Dans la majorité des cas, le drone est reparti sans encombre. Seulement quatre ont été interceptés.
Pouvoir détecter les drones
Le directeur de la prison de Bordeaux reconnaît que la situation est préoccupante, mais se fait rassurant.
François Landreville affirme travailler en collaboration avec le Conseil national de recherche du Canada pour trouver les meilleurs outils pour contrer les drones. « À date, on a trouvé quelque chose de très performant », confie-t-il.
Le ministère de la Sécurité publique confirme que l’analyse des différentes technologies existantes pour la détection des drones a permis d'identifier les plus prometteuses et qu'un projet pilote devrait débuter sous peu.
Le Syndicat demeure quant à lui sceptique.
« Je vais y croire quand ça va être annoncé et installé, parce que ça fait plus d'un an et demi qu'ils nous disent qu'ils sont à l'étude là-dessus, mais moi ce que j'entends c'est qu'ils n'ont pas d'argent pour les installer », soutient le président.