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Québec solidaire, entre utopie et pragmatisme

Gabriel Nadeau-Dubois

Québec solidaire croit faire des gains lors des prochaines élections.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les débats au conseil national de Québec solidaire en fin de semaine illustrent la position dans laquelle se trouve le parti : assis entre deux chaises, entre l'utopie des premières propositions et le pragmatisme d'un programme crédible.

Une analyse de Sébastien Bovet, chef du Bureau parlementaire à Québec

Dans le registre utopique, du moins à moyen terme, il y a eu le débat sur le partage des pouvoirs entre Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois dans un (hypothétique) gouvernement solidaire. Dans le registre pragmatique, il y a eu la décision de baisser l'objectif de réduction de gaz à effet de serre.

Nous ne sommes pas à une surprise près en politique. Et par les temps qui courent, nos certitudes volent en éclat. Si Marguerite Blais peut passer à la Coalition avenir Québec et Alexandre Taillefer peut saluer les idées progressistes du Parti libéral actuel, tout est possible.

Mais une victoire de Québec solidaire aux prochaines élections semble bien utopique. Le débat sur le partage des pouvoirs entre Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois l’est donc tout autant.

D’accord, il faut prévoir le coup, mais la réalité est que les chances de voir Québec solidaire former le prochain gouvernement sont extrêmement minces.

«  »

— Une citation de  Gabriel Nadeau-Dubois

Voilà dans la bouche de Gabriel Nadeau-Dubois la véritable réalité. L’objectif de QS, c’est la croissance, c’est-à-dire faire élire plus que trois députés et montrer que le parti n’est pas que montréalais.

Le député de Gouin évoque les circonscriptions de Taschereau (à Québec), Sherbrooke et Rouyn Noranda comme possibles conquêtes aux élections. Il ajoute les circonscriptions montréalaises de Rosemont et Laurier-Dorion.

Vous voulez savoir où QS pense avoir des chances? Surveillez les endroits où le parti tient des rassemblements partisans. Des événements ont déjà eu lieu à Québec et à Sherbrooke.

Une dose de pragmatisme

Pour y arriver, le programme de QS a toutefois besoin d’une injection de pragmatisme. Des idées évoquées ces dernières années donnent des munitions à ses adversaires : interdire les lock-out, limiter la rémunération des cadres d’entreprises privées, sans oublier la tentative de débat sur l’utilisation du mot « patriarcat ».

Les militants sont capables, ils l’ont démontré en fin de semaine. Ils ont abaissé leur cible de réduction de gaz à effet de serre de 67 % à 45 % d’ici 2030, ce qui reste très ambitieux.

La cible initiale avait été jugée irréaliste par des experts mandatés par le parti.

On a bien entendu des commentaires du genre « les experts ont des biais idéologiques, il faut pas se laisser influencer » ou encore, si on accepte de revoir la norme à la baisse « les gens vont penser que c’est imposé par le Politburo (le surnom donné au comité de coordination de QS) ».

Mais, on a aussi entendu quelqu’un dire « on s’est trompé (sur la cible de 67 %) on peut se réorienter ».

Comme le dit Gabriel Nadeau-Dubois, les valeurs de Québec solidaire sont connues. S’il veut un jour aspirer sérieusement au pouvoir, le parti doit les transformer en propositions concrètes... et réalisables.

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