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La Vérif : les villes sont informées après (et non avant) le passage par train de matières dangereuses

Transport de pétrole par train

Transport de pétrole par train

Photo : Associated Press / Nati Harnik

Radio-Canada

Depuis la tragédie à Lac-Mégantic, le ministre fédéral des Transports a notamment ordonné aux compagnies ferroviaires de fournir aux municipalités plus d'informations sur le passage des trains contenant des substances à risque comme le pétrole brut. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Voici pourquoi.

Un texte de Vincent Maisonneuve et Nathalie Lemieux

À l'heure actuelle, les municipalités ne sont informées qu’après le passage de wagons contenant des matières dangereuses. La Fédération québécoise des municipalités (FMQ) voudrait donc que les compagnies ferroviaires préviennent les autorités municipales avant, et non après.

Selon la réglementation fédérale adoptée après la tragédie de Lac-Mégantic, les transporteurs ont l’obligation d’informer les municipalités dans un délai de 30 jours, après la fin de chaque trimestre. Les responsables des mesures d’urgence ont donc accès aux renseignements plusieurs jours, voire plusieurs mois après le passage des wagons sur leur territoire.

La FMQ souligne qu’en cas d’accident, chaque substance nécessite des interventions spécifiques. Si l’information était disponible avant le passage du train, les services d’urgence pourraient mieux planifier leurs interventions. Le matériel nécessaire aux premiers répondants est parfois éparpillé dans différentes municipalités.

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En plus, pour être informées, les municipalités doivent s’inscrire au registre du Centre canadien d’urgence transport (CANUTEC), qui sert d’intermédiaire entre les compagnies ferroviaires et les autorités municipales. Si elles ne sont pas inscrites, elles ne reçoivent pas l’information.

Des wagons transportant du pétrole traversent les Rocheuses en direction de la côte ouest.

Des wagons transportant du pétrole traversent les Rocheuses.

Photo : Radio-Canada / Philippe Moulier/ICI Radio-Canada

Une application mobile pour aider les premiers répondants

Pour répondre aux préoccupations des municipalités, l’Association des chemins de fer du Canada encourage les services d’urgence à utiliser l’application mobile AskRail.

Ce logiciel permet aux premiers répondants d’avoir accès au contenu des wagons sur leur cellulaire. En cas d’incident, il suffit d’enregistrer le numéro d’identification du wagon-citerne pour obtenir une description précise de la substance qu’il contient et des risques qui y sont associés.

Les premiers répondants ont également accès aux coordonnées des services d’urgence de la compagnie ferroviaire responsable du convoi.

La géolocalisation des trains en temps réel ne serait pas une bonne idée

Avoir recours à la géolocalisation pour suivre en temps réel les mouvements des convois de matières dangereuses est une bien mauvaise idée, soulignent des experts en sécurité. Ce genre d’information entre les mains d’une personne mal intentionnée pourrait constituer une autre forme de risque pour la sécurité publique.

En forte baisse dans l’est du pays

Le volume de pétrole brut et de mazout transporté par train a atteint un sommet dans les mois qui ont précédé la tragédie de Lac-Mégantic. En mars 2013, trois mois avant le déraillement, 5874 wagons remplis de mazout ou de pétrole brut ont sillonné l’est du Canada. Depuis, le nombre de wagons a baissé d’environ 75 %.

En décembre 2017 (les dernières données disponibles), 1513 wagons de mazout et de pétrole brut ont circulé sur les voies ferrées de l’Est canadien.

L’importance du prix

Selon Statistique Canada, jusqu’en juillet 2014, « la hausse de l’expédition de mazout et de pétrole brut par train a coïncidé avec une augmentation des prix mondiaux du pétrole ».

Le transport par train est plus coûteux. Si le prix du marché mondial est supérieur au prix du marché canadien, « il est plus rentable pour les raffineries de l’est du Canada de faire l’achat de pétrole canadien et de le transporter par train à partir des champs de pétrole de l’Ouest ».

Avec la baisse des prix mondiaux en 2014, « la différence de prix ne suffisait pas à couvrir le coût plus élevé de l’expédition par train », souligne Statistique Canada.

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