Le prix de l'éolien à l'origine des quatre milliards de dollars payés en trop à Hydro-Québec

Serge Abergel, directeur des communications chez Hydro-Québec.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Après avoir été montrée du doigt par la vérificatrice générale, Hydro-Québec s'est expliquée jeudi sur les quatre milliards de dollars payés en trop par les Québécois à la société d'État. La production d'électricité au moyen d'éoliennes coûte cher, rappelle son directeur des communications.
En entrevue à RDI, Serge Abergel a expliqué le montant payé en trop par les Québécois par la différence entre l’énergie patrimoniale, cette « énergie qui provient de nos centrales hydroélectriques, et qui fournit l’essentiel des besoins des Québécois » et « les achats éoliens à des prix plus élevés ».
M. Abergel précise qu’Hydro-Québec achète à 2,9 ¢ le kilowattheure l’énergie produite par les centrales hydroélectriques, alors qu’il en coûte en moyenne 10 ¢ le kilowattheure pour l’éolien. C’est ce qui explique cette « pression à la hausse sur la facture des Québécois », dit-il.

Deux éoliennes
Photo : Innergex
Pourquoi fait-on le choix de l’éolien s’il coûte plus cher? C’est le choix du gouvernement qui est l’actionnaire d’Hydro-Québec, répond Serge Abergel.
Le directeur des communications rappelle qu’en 2005, le gouvernement québécois a fait le pari du développement économique régional à travers des projets éoliens et qu'Hydro-Québec s'est impliquée pour développer cette expertise.
« Cela se fait au détriment du bloc patrimonial, car le bloc patrimonial répond à nos besoins », ajoute M Abergel.
C’est un engagement du gouvernement pour faire du développement économique régional.
« On n’a pas besoin d’énergie éolienne ou toute autre source d’énergie à l’heure actuelle », poursuit-il.
Tout en affirmant qu’Hydro-Québec appuie le gouvernement dans ses décisions, le porte-parole de la société d’État rappelle qu'il y a une « situation de surplus ». Il pose également des questions sur la rentabilité du bloc éolien.
À 10¢, l’éolien n’est pas rentable sur les marchés d’exportation.
Dans son premier rapport de 2018, déposé mercredi, la vérificatrice générale Guylaine Leclerc a conclu que les Québécois paient trois fois plus cher l’électricité provenant d’autres sources d’énergie que les grands barrages hydroélectriques.
Il en a coûté plus de 2,5 milliards de dollars supplémentaires de cette électricité de 2009 à 2016, un montant « récupéré dans les tarifs d’électricité ».