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À 11-12 ans, un Montréalais sur deux est victime de violence ou de cyberintimidation

Une jeune fille se tient le visage entre les mains, elle est assise sur un banc.

Près de 6 % des jeunes Montréalais de 11-12 ans affirment avoir été victimes de cyberintimidation.

Photo : Shutterstock / Paulius Brazauskas

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Près d'un jeune Montréalais sur deux âgé de 11 à 12 ans dit avoir été victime de violence ou de cyberintimidation au cours de la dernière année scolaire. Tel est l'un des éléments mis de l'avant dans un portrait global des élèves de 6e année de la métropole, réalisé par la Direction de la santé publique (DSP).

Un texte d’Anne-Louise Despatie et de Romain Schué

Au total, 46 % des jeunes interrogés ont rapporté avoir subi au moins une forme de violence dans les locaux scolaires, sur le chemin de l’école ou derrière leur écran, au cours de la dernière année scolaire, selon le rapport rendu public jeudi (Nouvelle fenêtre).

La cyberintimidation représente 6 % des cas dénoncés.

« C’est trop et ce n’est pas acceptable », clame Mylène Drouin, directrice de la DSP à Montréal.

L’organisme a réalisé cette étude en 2017, en interrogeant 13 380 élèves de 6e année provenant des différentes écoles francophones, anglophones, publiques et privées de la métropole, soit 83 % de la cohorte montréalaise de cette classe d’âge. Plus de 7800 parents ont également participé à ce rapport en répondant à un questionnaire.

Ce document vise à dresser un état des lieux pour cette année de transition entre l'école primaire et le secondaire, « une période où il y a plus d'autonomie qui se prend, avec des changements physiologiques », explique Mylène Drouin.

Un comportement agressif pour la moitié des élèves

Selon cette dernière, il y aurait néanmoins « une progression qui est encourageante ». Elle souligne qu’en 2003, 52 % des jeunes de 11-12 ans disaient être victimes de violence. À cette époque, la cyberintimidation n’était pas comptabilisée, ajoute-t-elle.

« Mais ça demeure trop. On se doit de mettre l’emphase sur la dénormalisation de ces comportements. Il faut que nos jeunes ne voient plus ça comme acceptable et les dénoncent », précise-t-elle.

À noter que 45 % des élèves (53 % des garçons, 36 % des filles) affirment avoir eu eux-mêmes un comportement d’agressivité directe. Cela peut consister à infliger une douleur physique ou à proférer des menaces, décrit l'étude .

Près de six élèves sur dix ont déclaré avoir eu un comportement d'agressivité indirecte au moins une fois lors de la dernière année scolaire. Cette agressivité serait « plus sournoise », indique le document, qui fait référence à des menaces lancées « dans le dos de la personne ».

Il n’y aurait aucune différence entre les sexes pour ce type de geste.

Quatre élèves sur dix ne déjeunent pas

Le comportement et les habitudes de vie de ces jeunes ont également été ciblés. 62 % d'entre eux ne consomment pas les six portions de fruits et légumes recommandées. De plus, près de quatre élèves sur dix ne déjeunent pas avant d’aller à l’école.

Un jeune sur six consomme des boissons sucrées, des grignotines ou des sucreries tous les jours, mais la proportion varie considérablement selon le territoire. Dans Pointe-Saint-Charles, cette statistique s’élève à 36 %, contre 7 % dans le quartier de La Petite-Patrie.

Carte de Montréal représentant la consommation de grignotines, de boissons sucrées et de sucreries dans les différents quartiers de la ville.
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Les jeunes de 11-12 ans situés dans l'est de Montréal sont plus touchés par la consommation de boissons sucrées.

Photo : Direction de la santé publique

Alors que 22 % des jeunes consomment de la malbouffe au moins trois fois par semaine, 65 % de ces derniers ne réalisent pas l’heure d’activité physique quotidienne recommandée. Ce taux grimpe à 71 % chez les filles, contre 59 % pour les garçons.

Ces chiffres n’étonnent pas Antoine Bélanger, enseignant à l’école Saint-Arsène, dans Villeray. Son établissement propose deux heures d'éducation physique par semaine, mais il voit des disparités d'une école à l'autre.

« On a eu un projet avec le volleyball qui va chercher les filles, qui sont à risque chez les 9-14 ans de décrocher complètement du sport, assure-t-il. Nous, on a réussi à avoir 90 % de ces filles qui compétitionnent en volleyball parce qu'elles sont regroupées entre filles. »

Deux entraîneurs regardent des élèves.
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Deux heures de sport sont proposées chaque semaine aux élèves de l'école Saint-Arsène.

Photo : Radio-Canada

Décrochage scolaire ciblé

Déjà en 6e année, 5 % des élèves présentent un risque élevé de décrocher. La proportion est néanmoins bien plus forte dans les milieux défavorisés.

« Dans tous les cas, c'est important d'intervenir. C’est préoccupant et il faut qu’on s’y attarde », estime Mylène Drouin, ajoutant qu’il peut être possible d’intervenir rapidement pour soutenir ces jeunes.

« Il faut mettre en place les conditions gagnantes pour s’assurer de réduire ce risque », précise-t-elle.

Un sommeil insuffisant

De nombreux autres éléments ont aussi été répertoriés par la DSP.

Un enfant sur quatre dort moins de 9 heures par nuit, soit la durée suggérée pour les jeunes de 11-12 ans.

En moyenne, 40 % des jeunes ont accès à un écran, en dehors de l’école, durant plus de deux heures par jour. Plus d'un enfant sur cinq l'utilise durant au moins 4 heures.

Un enfant sur cinq a été initié à l’alcool et 2,7 % des personnes interrogées ont fumé une cigarette.

Des jeunes très satisfaits

Ces jeunes sont-ils heureux? Une grande majorité (68 %) répond par l’affirmative en indiquant avoir un niveau très élevé de satisfaction concernant leur vie.

Une différence est néanmoins constatée selon les milieux. Ce chiffre grimpe à 73 % pour les enfants venant de milieux « très favorisés », contre 68 % pour ceux de milieux « très défavorisés ».

Enfin, 95 % des enfants de 11-12 ans soutiennent être en bonne santé.

Dans les milieux « très favorisés », seuls 3,3 % de ces jeunes qualifient leur santé comme « passable ou mauvaise », contre 6,3 % dans les milieux « très défavorisés ».

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