La mort d'un vétéran de Chéticamp entraîne des changements au protocole d'un hôpital

Lorna et Jackie Deveau
Photo : Lorna Deveau/Facebook
L'Hôpital régional du Cap-Breton changera ses procédures après la mort d'un ancien combattant, résident de Chéticamp, tué dans un délit de fuite en 2017 après avoir quitté l'endroit où il était traité.
Jackie Deveau, un vétéran de l’Aviation royale canadienne et ancien Casque bleu, était âgé de 54 ans et venait de prendre sa retraite après 35 ans dans l’armée. Il souffrait du syndrome de stress post-traumatique.
Il s'était rendu à l'Hôpital régional du Cap-Breton, à Sydney, pour y recevoir des traitements. Le 11 mars 2017, il a quitté abruptement l’hôpital et a été heurté mortellement par un véhicule alors qu'il longeait une autoroute de la région.
L’automobiliste responsable, Thomas Joseph Smith, a été repéré et condamné, un an plus tard, à quatre ans de prison pour ce délit de fuite mortel.
La famille de Jackie Deveau, quant à elle, se demandait comment l’ancien militaire avait pu quitter l’hôpital alors qu’il devait se trouver sous la supervision du personnel soignant.
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Lorna Deveau, la veuve de l’ancien militaire, et la soeur de celui-ci, Ida LeLièvre, ont rencontré des responsables de l’hôpital lundi dernier.
Mme LeLièvre dit que la direction de l’hôpital a réalisé avoir commis une erreur et reconnu que les choses auraient dû se passer différemment le soir fatidique de la mort de M. Deveau.
La Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse dit quant à elle avoir été en contact avec la famille, sans fournir plus de détails.
Dans une lettre de la Régie à Lorna Deveau, on informe la veuve qu’une enquête a eu lieu sur les événements du 11 mars 2017.
Une des recommandations formulées à la suite de cet examen est d’établir un protocole de communication clair lorsque des événements sérieux surviennent en milieu hospitalier, notamment qui doit être averti, de quelle manière cela doit se faire et dans quels délais.
La famille de Jackie Deveau est convaincue qu’une meilleure communication aurait pu sauver la vie de l’ancien combattant.
M. Deveau avait été aperçu longeant l’autoroute 125 près de Sydney peu de temps avant l'accident fatal. Il aurait tenté d'arrêter plusieurs véhicules. Des témoins ont appelé le 911 et les policiers s’apprêtaient à partir à sa recherche lorsqu’il a été heurté par un véhicule.
Mme Deveau dit qu’elle se serait déplacée si on l’avait informée que la sécurité de son mari était en jeu.
« Aucun d’entre nous n’a reçu un appel cette nuit-là », renchérit Ida LeLièvre.
Mme Deveau estime que la sécurité était déficiente à l’hôpital, car personne n’a empêché M. Deveau de quitter les lieux.
Mieux comprendre le stress post-traumatique
La soeur et l’épouse de Jackie Deveau aimeraient aussi que le personnel hospitalier soit formé pour mieux comprendre la réalité des patients souffrant de stress post-traumatique et les éléments déclencheurs auxquels ils sont sensibles.
M. Deveau, qui a terminé sa carrière militaire comme adjudant-maître, a notamment été Casque bleu au Koweït et a aidé au nettoyage du lieu de l’écrasement du vol 111 de la Swissair, au large de la Nouvelle-Écosse, en 1998.
« Ce sont des réalités auxquelles la plupart des gens ne seront jamais confrontés, [ils] ne verront jamais les horreurs qu’il a vues », dit Lorna Deveau.
La famille dit espérer rester en contact avec l’hôpital pour faire un suivi. Ida LeLièvre espère que le décès de son frère ne sera pas « le dernier chapitre » de son existence, mais un événement qui pourra au moins entraîner des changements positifs.
« La mort de Jackie doit faire une différence dans la vie des autres », dit-elle.