Moins d’accidents, mais plus de morts sur les routes du Québec

Le projet IMPACT recrée des scènes d'accidents de la route très réalistes pour sensibiliser les jeunes aux conséquences des distractions au volant.
Photo : Radio-Canada / Patrick Bergeron
Le bilan routier québécois de 2017 est porteur de mauvaises nouvelles, en particulier chez les jeunes. Selon les chiffres de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), le nombre de victimes de 15 à 24 ans a augmenté d'un peu plus de 60 % par rapport à 2016.
Un texte d’Alex Boissonneault, correspondant à l’Assemblée nationale
Le ministre québécois des Transports, André Fortin, et la présidente de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ), Nathalie Tremblay, ont présenté les statistiques officielles mardi.
Si au total on dénombre 474 accidents de moins en 2017 comparativement à l’année précédente, 13 personnes de plus ont perdu la vie sur le réseau routier. Le gouvernement note toutefois une réduction du nombre de victimes par rapport au nombre de véhicules sur les routes, qui, lui, est en augmentation.
Sombre bilan chez les jeunes
En incluant les piétons et les cyclistes, 75 jeunes de 15 à 24 ans ont été tués sur les routes en 2017, comparativement à 46 en 2016. De ce nombre, un sur cinq est mort entre minuit et 4 h du matin. Les accidents de la route ont aussi fait 372 blessés, contre 353 en 2016.
La vitesse et la conduite imprudente seraient encore en cause, selon les autorités. Le nombre de morts sur les routes chez les 15 à 24 ans avait pourtant diminué de 13 % entre 2015 et 2016.
2017 a aussi fait plus de victimes du côté des cyclistes: 11 par rapport à 8 en 2016. Par contre, le nombre des blessés graves a légèrement diminué, de 2 %.
Quelques bonnes nouvelles
Le nombre de victimes à motocyclette a chuté de 9,3 % en un an, bien que le nombre de blessés graves ait quant à lui augmenté de 3 %. Notons par ailleurs que la moitié des motocyclistes tués étaient seuls sur leur moto lors de l’accident, sans qu’aucun autre véhicule soit en cause.
Un bien meilleur bilan s’observe du côté des personnes âgées. Le nombre de victimes de 75 ans et plus a diminué de près du tiers (27 %) en un an.
N'empêche, encore 40 % des piétons happés mortellement appartiennent à cette catégorie d’âge.
Une réforme attendue
Le gouvernement du Québec compte sur sa réforme de la sécurité routière pour améliorer son bilan, surtout en ce qui concerne les jeunes.
À partir du 18 mai, par exemple, il sera interdit aux apprentis conducteurs d’un véhicule de prendre la route entre minuit et 5 h.
Entre ces mêmes heures, les jeunes de 19 ans ou moins ne pourront être accompagnés que d’un nombre limité de passagers de leur âge.
La réforme, adoptée à l’unanimité le 17 avril, comprend 86 mesures qui visent à améliorer la sécurité des usagers de la route.
Un bilan mitigé pour un programme du MTQ
Seuls 7 millions de dollars sur les 12,5 millions disponibles dans le programme d’aide financière du Fonds de la sécurité routière ont été dépensés pour la première de ses deux années de fonctionnement
Le Fonds, qui vise à améliorer le bilan routier du Québec en soutenant financièrement des initiatives de sécurité ou d'aide aux victimes de la route, a obtenu une enveloppe totale de 30 millions de dollars, qui pourra être dépensée avant le 31 mars 2019.
Durant le premier appel d’offres, qui avait lieu d’août à novembre 2017, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a approuvé 91 projets, dont les 3 suivants, selon nos sources :
- 150 000 $ à la Ville de Longueuil pour l’acquisition et l’installation de deux radars-stops;
- 350 000 $ à la Ville de Montréal, arrondissement du Plateau-Mont-Royal, pour aménager un déviateur de trafic, soit un élargissement des trottoirs et une chaussée surélevée;
- 305 923 $ à la Ville de Joliette pour modifier les intersections aux abords des écoles, mettre en place des panneaux de signalisation et lancer une campagne de sensibilisation axée sur le partage de la route.
Pour pallier le manque de popularité du programme, le ministère prolonge la période du second appel d’offres de trois mois, jusqu'en novembre.