Le gouvernement demande un arbitrage pour résoudre le conflit de travail à l'Université York

L'Université York à Toronto
Photo : Reuters / Mark Blinch
Le gouvernement de l'Ontario demande aux employés en grève et à la direction de l'Université York à Toronto de recourir a un arbitrage pour régler le conflit de travail.
Plus de 3000 chargés de cours, adjoints à l'enseignement et assistants de recherche représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) sont en grève depuis deux mois.
Mi-avril, le gouvernement de l'Ontario avait désigné un expert pour enquêter sur le conflit de travail et trouver des moyens de le résoudre.
Dans une déclaration commune vendredi, les ministres du Travail et de l'Enseignement supérieur, Kevin Flynn et Mitzie Hunter, affirment que cet expert, William Kaplan, a rendu son rapport et recommande un « arbitrage de différends consensuel ».
Selon le gouvernement, il s'agit d'un processus au cours duquel les deux parties présentent chacune leur offre pour un nouveau contrat de travail et un arbitre leur impose une nouvelle convention collective.
« Notre gouvernement se concentre sur les étudiants et, à ce titre, notre priorité reste qu'ils reprennent les cours le plus rapidement possible. »
« M. Kaplan a clairement indiqué que les parties se trouvent dans une impasse et qu'il n'y a pas de raison de croire qu'elles pourront résoudre leur différend en poursuivant les négociations », affirment les ministres.
Cette décision du gouvernement intervient alors que des dizaines de syndicalistes ont apporté leur appui aux grévistes vendredi lors d'une journée d'action organisée par la Fédération du travail de l'Ontario qui appelait ceux qui soutiennent les grévistes à bloquer les entrées de l'Université York.
Dans un communiqué, la direction de l'établissement dit accepter l'arbitrage et ajoute qu'il faut maintenant « nous entendre sur les conditions pour que l'arbitrage ait lieu ».
« Nous acceptons entièrement les conclusions et l'approche recommandées pour résoudre la grève. »
Lisa Philipps, la doyenne par intérim de l'université dit aussi que la direction a contacté le syndicat pour dire qu'elle est prête à commencer le travail immédiatement.
En revanche, le SCFP rejette l'arbitrage et demande à l'employeur de revenir à la table des négociations.
Par voie de communiqué, le président de la section locale 3903, Devin Lefebvre, affirme : « Nous ne pouvons pas en toute conscience accepter de renoncer au droit constitutionnellement garanti à nos membres de négocier collectivement ».
Le syndicat reproche à la direction de l'Université d'avoir à plusieurs reprises refusé de négocier. « Le gouvernement risque de récompenser leur mauvais comportement en s'attendant à ce que des travailleurs abandonnent leur droit à une négociation collective », ajoute Fred Hahn le président provincial du syndicat.