Un projet d'habitation pour familles autochtones à Saint-Henri

Le duplex de la rue Bourrassa est réalisé par l'architecte Guillaume Lévesque.
Photo : Guillaume Lévesque
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un nouveau logement qui abritera deux familles autochtones à faible revenu verra bientôt le jour dans l'arrondissement du Sud-Ouest, à Montréal. Il s'agit d'un premier partenariat entre l'organisme caritatif Habitat pour l'humanité et le centre d'amitié Montréal autochtone.
Un texte de Laurence Niosi
Le nouveau projet rue Bourrassa, dans la pointe sud du quartier Saint-Henri, devrait être livré dans les 12 prochains mois.
Les habitations de trois chambres à coucher visent les familles autochtones de plusieurs enfants, qui pourront ainsi devenir propriétaires.
« Des projets comme ceux-ci sont extrêmement importants aussi parce qu’ils marquent la vision collective de la communauté autochtone à Montréal », a affirmé, mercredi, Philippe Meilleur, directeur général de Montréal autochtone, à la première pelletée de terre. Le Mohawk réclame depuis plusieurs années des logements sociaux pour la communauté autochtone de Montréal, qui tourne aujourd’hui autour de 25 000 personnes.
M. Meilleur a aussi souligné la valeur symbolique de cet accès à la propriété sur le territoire mohawk non cédé pour ces familles autochtones.
Une partie du design du projet sera pensé en collaboration avec les familles, qui auront leur mot à dire sur l’aménagement de la cour latérale, l’intégration d’art et d'artisanat autochtones et le choix des matériaux, par exemple. L'architecte, Guillaume Lévesque, a travaillé sur divers projets institutionnels et résidentiels en communauté, notamment à Kitcisakik, et à Val-d'Or.
Le projet, dont le montant n’est pas dévoilé, est financé grâce à l’aide d’entreprises, de mécènes et de bénévoles. L’arrondissement a également vendu le lot à l’organisme à un taux préférentiel.

Le maire du Sud-Ouest Benoit Dorais, de même que Madeleine Martins (Habitat pour l'humanité) et Philippe Meilleur (Montréal autochtone) étaient présents à la première pelletée de terre du projet pour familles autochtones.
Photo : Radio-Canada / Laurence Niosi
Il s’agit d’une 25e maison pour Habitat au Québec et d’une première maison spécifiquement pour des Autochtones.
Habitat pour l’humanité a toutefois dans sa ligne de mire un second projet pour des familles autochtones, cette fois en communauté, affirme Madeleine Martins, directrice générale de la branche québécoise d'Habitat pour l'humanité, qui compte 69 filiales au pays.
Un projet plus ambitieux
Pendant ce temps, Philippe Meilleur travaille toujours sur un projet plus ambitieux de logements autochtones, qui abriterait une cinquantaine de familles dans un immeuble qui inclurait des services culturellement adaptés.
Le lieu visé, un terrain près du boulevard Gaétan-Laberge, dans l’arrondissement de Verdun, devra toutefois être décontaminé.
Or, le mois dernier, le gouvernement Couillard a accordé une subvention additionnelle de 75 millions de dollars à la Ville de Montréal pour qu'elle réhabilite ses terrains contaminés dans les quatre prochaines années.
Philippe Meilleur reste optimiste, mais prudent. « Soixante-quinze millions, ça ne couvre pas la décontamination de tous les projets à Montréal », souligne-t-il.
Il estime toutefois que son projet est sur la bonne voie. « L’arrondissement est prêt à entendre nos solutions, mais il y a des défis assez importants », ajoute-t-il.
Avec la collaboration de Sophie-Claude Miller