Temrex : des projets qui inquiètent les scieries

Les copeaux de bois s'accumulent dans les cours des scieries.
Photo : Radio-Canada
Des scieries de la Gaspésie pourraient perdre des débouchés pour la biomasse forestière si Temrex va de l'avant avec certains projets.
Un texte de Pierre Cotton avec la collaboration de Joane Bérubé
L'usine Temrex de Nouvelle songe à se doter de nouveaux séchoirs à bois afin de mieux répondre aux marchés. Il y a même urgence, dit la direction qui est avare de détails.
Actuellement, l'entreprise fait sécher du bois à la scierie Rosario Poirier de Saint-Alphonse, mais Temrex mettra fin au contrat en décembre parce qu'elle se dotera de ses propres équipements.
Toutefois, Temrex, qui est détenu à 100 % par Investissement Québec, évaluerait la possibilité de se doter d’un système de chauffage au gaz naturel plutôt qu'à la biomasse forestière
Le directeur général de l'usine Temrex, Michel Bigaouette, refuse de confirmer l'information, mais ne la dément pas. « On n’a pas de confirmation à donner. On est encore à l'étape d'analyse du projet. [...] Il n’y a pas de dates de début, il n’y a rien de conclu avec les fournisseurs pour l'instant. »
Plusieurs porte-parole des scieries s’interrogent toutefois sur le projet de Temrex. Le directeur de la scierie de Saint-Alphonse, Luc Poirier, explique que déjà les scieries sont aux prises avec un surplus de biomasse forestière. Il est de plus en plus difficile pour les scieries de trouver des débouchés pour leurs résidus.
M. Poirier ne comprend pas le choix du gaz naturel. « On a un surplus de biomasse forestière. À Saint-Elzéar, même eux autres, le séchoir qu'ils ont, utilise ça. C'est sûr que ça va affecter mon chiffre d'affaires, c'est certain, ça va probablement couper des employés, des emplois. »
Investissement Québec indique que Temrex est une entreprise forestière autonome et que le bras financier de l'État n'intervient pas dans les décisions de l'entreprise.