Un champignon pour tuer l’agrile du frêne
Un agrile du frêne est retiré d'un arbre infecté. L'agrile a été détecté pour la première fois en Amérique du Nord en 2002, mais probablement qu’il serait arrivé beaucoup plus tôt.
Photo : Associated Press / Mike Groll
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Tuer l'agrile du frêne grâce à un champignon, c'est l'idée que va tester cet été une entreprise de Trois-Rivières pour contrer la progression de ces insectes qui font des ravages partout dans le nord-est américain.
Le projet expérimental sera mis sur pied en juin dans une quinzaine de villes du Canada et des États-Unis. Il durera entre quatre et cinq ans.
Le protocole de recherche a été élaboré par la firme trifluvienne GDG Environnement, en collaboration avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et Environnement Canada. Des chercheurs de Ressources naturelles Canada ont développé l’idée d’utiliser le champignon comme agent biologique.
Trois-Rivières fait partie des villes où l’agent biologique sera testé.
Le tube vert s'apprête à être installé dans un arbre au parc Antoine-Gauthier, dans le secteur Pointe-du-Lac.
Photo : Radio-Canada
Des essais ont d’ailleurs été réalisés mardi au parc Antoine-Gauthier, dans le secteur de Pointe-du-Lac, où l’agrile du frêne vient d’être détecté. Ce fut aussi l’occasion de former les techniciens en vue du déploiement du projet.
Mercredi, l'équipe se rendra dans la région de Chicago, où l'agrile du frêne s'attaque aux arbres depuis des années.
Comment ça marche
Un gros tube sera installé dans les arbres. Le tuyau sera vert, puisque les agriles sont attirés par cette couleur.
Le tube est vert, une couleur qui attire les agriles.
Photo : Radio-Canada
Grâce à la forme de l'installation, les agriles qui s’aventureront sur le tuyau tomberont dans le fond, où se trouvera le champignon fatal pour l’insecte : le Beauveria bassiana.
« On a travaillé là-dessus durant plusieurs années et on sait que lorsque l'insecte est en contact avec le champignon, l'agent actif, qui est toxique pour l'insecte, l'amène à mourir dans les cinq jours à peu près », explique Robert Lavallée, chercheur au Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada.
[Dès que les agriles] touchent la pochette de champignons, ils sont contaminés à 100 %, c’est certain.
Les pièges seront installés au mois de juin, qui est la période d’accouplement pour les agriles. Ainsi, les mâles infectés iront contaminer les femelles, ce qui affectera aussi leurs oeufs.
D'après les renseignements de Pierre Marceau
Un piège à agrile du frêne a été installé dans le cadre d'un exercice mardi, dans le parc Antoine-Gauthier, à Trois-Rivières.
Photo : Radio-Canada
