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La crise s'aggrave en Arménie avec l'arrestation du principal opposant

Un policier tente de retenir un manifestant en lui agrippant le visage.

Les autorités tentent de réprimer le mouvement d'opposition après l'éclatement de la crise politique dans le pays.

Photo : Reuters

Agence France-Presse
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La crise politique qui secoue l'Arménie depuis une dizaine de jours s'est aggravée dimanche, avec l'arrestation du meneur de la contestation Nikol Pachinian après l'échec de sa rencontre avec le premier ministre Serge Sarkissian, et la poursuite de manifestations émaillées de heurts avec la police.

Le député et leader de l'opposition Nikol Pachinian, ainsi que deux autres députés d'opposition « ont été interpellés au moment où ils commettaient des actes dangereux pour la société », a annoncé le parquet général arménien dans un communiqué.

Le parquet a accusé ces opposants d'« avoir violé de manière répétitive et grossière la loi sur les manifestations, en organisant des défilés et des réunions illégaux et en appelant à bloquer les routes et à paralyser le fonctionnement des établissements publics ».

La police arménienne a indiqué plus tôt dans la journée avoir « évacué de force » Nikol Pachinian d'une nouvelle manifestation de l'opposition, organisée dans la capitale Erevan dimanche et dispersée par les forces de l'ordre.

Deux hommes se regardent lors d'échanges diffusés à la télévision.
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Le premier ministre Serzh Sarksian a brièvement rencontré le chef de l'opposition Nikol Pashinian, lors d'une discussion diffusée à la télévision.

Photo : Reuters

Échanges acrimonieux

M. Pachinian avait quelques instants plus tôt participé à une rencontre devant les caméras de télévision avec Serge Sarkissian dans un grand hôtel de la capitale arménienne, qui a tourné court après quelques vifs échanges entre les deux hommes.

« Je suis venu pour parler de votre démission », a lancé Nikol Pachinian à son interlocuteur, devant les caméras.

« Ce n'est pas un dialogue, c'est du chantage », a répondu ce dernier. « Je ne peux que vous conseiller de revenir dans un cadre légal, sinon vous porterez la responsabilité » de ce qui peut arriver, a-t-il ajouté.

L'échange acrimonieux s'est poursuivi.

«  »

— Une citation de  Nikol Pachinian, député et leader de l'opposition

Ce à quoi le premier ministre a répliqué qu'« un parti qui a enregistré un score de 8 % aux élections [législatives] ne peut pas parler au nom du peuple », avant de quitter la salle.

Le député Nikol Pachinian, 42 ans, est un ancien journaliste et opposant de longue date qui a brièvement été jeté en prison après avoir déjà pris part à des mouvements de protestation contre Serge Sarkissian, en 2008, qui avaient fait 10 morts.

À l'appel de M. Pachinian, des manifestations se sont succédé au cours des dix derniers jours à Erevan. Samedi, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont encore rassemblées sur la place de la République, dans le centre de la capitale.

Le président Arménien (à gauche) lors d'une rencontre avec le chef de l'opposition.
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Le président arménien Armen Sarkissian a rencontré le leader de l'opposition, le député Nikol Pashinyan, lors d'une manifestation, samedi.

Photo : Reuters

Réforme contestée

Les protestataires accusent Serge Sarkissian, qui vient d'achever son deuxième mandat présidentiel, de s'accrocher au pouvoir en s'étant fait élire premier ministre par les députés.

Alors que la Constitution interdit au président d'effectuer plus de deux mandats, M. Sarkissian avait fait voter en 2015 une réforme controversée donnant l'essentiel des pouvoirs au premier ministre et rendant les fonctions du président largement protocolaires.

Samedi, une détente dans la crise semblait se profiler lorsque le nouveau président arménien, Armen Sarkissian, sans lien de parenté avec son prédécesseur, a rencontré M. Pachinian.

Accompagné de ses gardes du corps, le président arménien s'est rendu dans la soirée place de la République, où des dizaines de milliers de manifestants protestaient contre Serge Sarkissian.

Nikol Pachinian a ensuite affirmé devant les protestataires qu'il avait accepté de négocier avec les autorités.

Au-delà des manoeuvres de Serge Sarkissian pour rester au pouvoir après plus d'une décennie au poste de président, les manifestants reprochent à cet ancien militaire de 63 ans de n'avoir pas su faire reculer la pauvreté et la corruption, alors que les oligarques ont toujours la haute main sur l'économie du pays.

Jusqu'à présent, la manifestation la plus importante a eu lieu mardi dernier, avec quelque 40 000 personnes à Erevan. Il s'agissait du plus grand rassemblement de l'opposition de ces dernières années dans ce petit pays du Caucase.

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