Droits d’auteur : l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, très inquiète

Des livres empilés sur une table.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Laurent Dubois, directeur général de l'Union des écrivaines et des écrivains du Québec (UNEQ), n'y va pas par quatre chemins. Alors que les droits d'auteur restent un sujet non réglé au Canada, il souligne que les écrivains professionnels sont en voie de disparition, du fait de la précarité dans laquelle vit une grande majorité d'entre eux.
Interrogé par Catherine Richer à l’émission Le 15-18, dans le contexte de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur qui se tiendra le 23 avril, Laurent Dubois voit ce sujet non comme un simple problème technique, mais comme une question de société.
Est-ce qu’on veut que tout le monde puisse prendre ce qui a été créé par chacun gratuitement et en faire exactement ce qu’il veut? Ou est-ce qu’on peut comprendre que derrière des créations, il y a des auteurs et des artistes […] et que ces gens-là gagnent leur vie avec les droits d’auteur?
Selon le directeur général de l’UNEQ, seules quelques dizaines d’auteurs arrivent à vivre de leur plume. « Le salaire médian d’un écrivain au Québec est en dessous de 3000 dollars par année », affirme-t-il.
La grande majorité des créateurs littéraires doit ainsi cumuler d’autres emplois pour s'en sortir, ajoute Laurent Dubois.
Ottawa planche actuellement sur un projet de loi de réforme sur le droit d’auteur, dossier géré notamment par Patrimoine canadien. Le comité de consultation entendra les demandes de l’UNEQ mardi.
« Il faut protéger le droit économique d’un auteur, mais aussi son droit moral. Un auteur a le droit de décider si son œuvre peut être diffusée ou pas, utilisée et reproduite ou pas », estime Laurent Dubois. Internet et les nouvelles technologies sont dans sa ligne de mire, puisqu’ils permettent de plagier facilement les œuvres.