La commissaire aux langues officielles du N.-B. annonce sa retraite

La commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Katherine d'Entremont
Photo : CBC/Jacques Poitras
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Katherine d'Entremont, a annoncé aujourd'hui qu'elle prendrait sa retraite le 22 juillet 2018.
Dans sa lettre au président de l’Assemblée législative, Mme d’Entremont écrit qu’après une carrière de 37 ans au sein de la fonction publique, dont cinq à titre de commissaire, le temps était venu pour elle d’explorer de nouveaux horizons.
« Je remercie tous les Néo-Brunswickois et Néo‑Brunswickoises qui font appel aux services du Commissariat », a déclaré la commissaire d’Entremont. « Leurs plaintes nous permettent de mettre en lumière les problèmes d’application de la Loi sur les langues officielles et de faire des recommandations afin d’assurer des services publics de qualité égale dans les deux langues officielles. »
Katherine d’Entremont a été nommée commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick en juin2013. Elle présentera son cinquième et dernier rapport annuel en juin2018.
« Protéger et promouvoir les droits linguistiques de la population néo-brunswickoise aura été pour moi l’un des aspects les plus gratifiants de ma carrière », a poursuivi Mme d’Entremont.
Pour le juriste spécialiste des questions linguistiques Michel Doucet, Katherine d’Entremont a été « une excellente commissaire aux langues officielles ».
Elle a su utiliser le peu de pouvoir qui lui était donné comme commissaire pour la progression des langues officielles à Fredericton.
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Un travail difficile
Katherine d’Entremont a d’ailleurs su, selon Michel Doucet, causer des problèmes au gouvernement. « À quelques reprises le gouvernement n’était pas content de ses rapports. »
Cela lui a toutefois valu plusieurs remontrances, rappelle-t-il. « Ça n’a pas été cinq années de tout repos pour elle, on sait qu’elle a subi des critiques du premier ministre, du ministre responsable des langues officielles, elle a aussi subi des attaques personnelles de plusieurs personnes sur les médias. » Il précise toutefois que ce n'est pas la raison pour laquelle elle quitte ce poste deux ans avant la fin de son mandat.
Il y a très peu d’alliés au sein du gouvernement, des institutions et de partis de l’opposition. Les gens ont tendance plutôt à critiquer le travail fait par le commissaire.

Michel Doucet, professeur de droit et directeur de l’Observatoire international des droits linguistiques à l’Université de Moncton, estime que seul un taux de satisfaction de 100 % chez les patients est acceptable.
Photo : Radio-Canada
Mais c’est parce qu’elle « n’a jamais reculé devant l’adversité », explique Michel Doucet, que le successeur de Katherine d’Entremont aura de grosses pointures à chausser.
Il reste énormément de travail à faire. [...] La tâche est herculéenne pour celui ou celle qui la remplacera. [...] La culture du non-respect de la loi sur les langues officielles est bien ancrée au sein de certaines institutions de Fredericton.
Le commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick
Le 20 février 2003, le premier commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick est nommé. Il s’agit de Michel A. Carrier qui occupera ce poste pendant une dizaine d’années.
Selon l’article 43 de la Loi sur les langues officielles, le commissaire est un fonctionnaire de l’Assemblée législative.
Conformément aux pouvoirs qui lui sont conférés en vertu de la présente loi, le rôle du commissaire est d’enquêter, présenter des rapports et de faire des recommandations visant le respect de la présente loi et de promouvoir l’avancement des deux langues officielles dans la province.
Le commissaire procède à des enquêtes, soit à la suite des plaintes qu’il reçoit, soit de sa propre initiative, et présente les rapports et recommandations émanant de ces enquêtes conformément à la présente loi.
La Loi sur les langues officielles prévoit clairement le processus pour nommer le prochain commissaire. Un comité composé du greffier de l’Assemblée législative, d’un juge et d’un membre de la communauté universitaire doit dresser une liste des candidats potentiels et soumettre trois noms au premier ministre. Ce dernier doit consulter les chefs des partis d’opposition pour enfin nommer le prochain commissaire.