Lucy Granados risque l'expulsion dès vendredi matin

Lucy Granados
Photo : Solidarité sans frontières
La Cour fédérale a refusé jeudi à Lucy Francineth Granados un sursis au renvoi. La résidente sans-papiers de Montréal risque donc d'être expulsée vers le Guatemala dès vendredi matin, a indiqué Solidarité sans frontières.
La Cour fédérale a refusé en fin d'après-midi jeudi de suspendre l'expulsion de la mère célibataire de trois enfants qui vit à Montréal depuis neuf ans. Le sursis était réclamé dans l'attente d'une décision sur une demande de résidence permanente pour raison humanitaire.
Selon Solidarité sans frontières, le seul recours contre l'expulsion résiderait en une « intervention directe » du ministre fédéral de l'Immigration, Ahmed Hussen, ou du ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale.
Scott Bardsley, attaché du ministre Goodale, a laissé entendre jeudi soir que le ministre n'utiliserait pas son « pouvoir extraordinaire » de sursis de renvoi, tout en disant ne pas « commenter sur les dossiers particuliers ». Il a indiqué en entrevue téléphonique qu'un sursis servait généralement à donner plus de temps au ministre de l'Immigration pour évaluer un dossier pour des raisons humanitaires.
Au bureau du ministre de l'Immigration, l'attaché Mathieu Genest a indiqué que M. Hussen n'était pas disponible pour une entrevue. Il a aussi affirmé par courriel ne pas « pouvoir commenter les dossiers particuliers », et a soutenu que ces « questions étaient traitées très sérieusement et qu'une décision d'[expulser] quelqu'un du Canada n'était pas prise à la légère ».
Lucy Francineth Granados est en attente d'une réponse depuis six mois sur une résidence permanente pour raison humanitaire, selon son avocat et ses proches.
Elle plaide qu'elle a dû fuir le Guatemala après avoir été menacée par un gang criminel. Depuis son arrivée au Canada en 2009, elle agit comme soutien financier pour ses enfants et sa famille restés en Amérique centrale.
Lucy Francineth Granados a été arrêtée le 20 mars par les agents des services frontaliers en vue de son expulsion. La procédure a été reportée en raison de l'hospitalisation d'urgence de la mère monoparentale de 42 ans.
Une plainte a été déposée à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse pour dénoncer le comportement jugé abusif de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et le traitement qu'elle subit actuellement. La femme aurait été blessée au bras et à la gorge pendant son arrestation.
Mme Granados est toujours détenue dans une cellule du Centre de surveillance de l'immigration de Laval.