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Accident des Broncos : la douleur d'un père qui espérait voir son fils jouer

Un homme aux cheveux bruns porte un chandail noir.

Le fils de Scott Thomas, Evan, est mort dans l'accident de l'autorcar des Broncos de Humboldt.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Scott Thomas dit qu'il savait que son fils de 18 ans Evan était mort quand il a vu l'état de destruction de l'avant de l'autocar transportant les Broncos de Humboldt, vendredi dernier.

Ancien joueur de hockey junior chez les Warriors de Moose Jaw, M. Thomas connaît l'ordre hiérarchique dans un autocar transportant une équipe de hockey : les recrues s’assoient à l'avant, et les vétérans, à l'arrière.

Son fils, Evan, qui était ailier droit, avait commencé à jouer pour les Broncos cette saison.

«  »

— Une citation de  Scott Thomas, père

Il était à bord d’une voiture qui suivait de près l’autocar des Broncos pour assister au match de l'équipe contre les Hawks de Nipawin le soir de l’accident.

« Quand nous nous sommes arrêtés et que nous avons vu que l'avant de l'autocar était parti, ma tête savait à ce moment-là », raconte-t-il.

M. Thomas dit qu'il a cessé d'essayer d'expliquer l'accident.

« Il n'y avait pas de raison à cela. Parfois, on pense que l'Univers nous punit pour quelque chose qu'on a fait dans une vie antérieure [...] d'une manière ou d'une autre. On ne peut pas rationaliser cela », témoigne-t-il.

Une collision violente

Vue aérienne de la scène de l'accident, montrant les carcasses des véhicules.
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Les restes des deux véhicules témoignent de la violence de l'impact.

Photo : La Presse canadienne / Jonathan Hayward

La collision, dans laquelle son fils a été tué, a emporté 15 autres personnes et fait 13 blessés, vendredi soir.

Vendredi dernier, l’autocar des Broncos se rendait à Nipawin, avec 29 personnes à son bord pour disputer un match de demi-finale contre les Hawks de Nipawin. L’autobus se dirigeait vers le nord sur l'autoroute 35, où la limite de vitesse est de 100 km/h. Selon la signalisation en vigueur à l’intersection de la route 35 et de la route 335, c’est l’autobus qui avait la priorité.

Au même moment, un semi-remorque qui roulait vers l'ouest sur la route 335 croisait un panneau d’arrêt obligatoire accompagné d’un feu rouge à l’intersection de l’autoroute 35. Pour une raison toujours inconnue, les deux véhicules sont entrés en collision à haute vitesse.

Les deux véhicules se sont immobilisés au coin nord-ouest de l'intersection. La partie avant de l’autobus s'est désintégrée sous la force de l’impact. La remorque du camion a quant à elle été pulvérisée, et tout son chargement s'est répandu sur les lieux de l’accident.

Pour Scott Thomas, le trajet en direction du nord s'est déroulé sans incident jusqu'à Melfort, à environ 70 kilomètres au sud-ouest de Nipawin.

M. Thomas dit qu’il était dans la voiture de la famille d'un joueur des Hawks, Declan Hobbs. À un moment donné, Declan a appelé ses parents. La conversation s'est faite sur haut-parleur, Declan Hobbs ne sachant pas que M. Thomas était dans la voiture.

« Il a dit : "Maman, papa, vous ferez mieux de retourner à la maison, il y a eu un grave accident d’autocar, et le match a été annulé. L’autobus de Humboldt a été frappé par un semi-remorque et c'est grave », a-t-il dit.

« Pendant que nous roulions, une ambulance est passée, une deuxième ambulance est passée, une troisième ambulance est passée, alors nous savions que c'était de mauvais augure », poursuit Scott Thomas.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a arrêté toute la circulation à une certaine distance du lieu de l'accident.

« Nous avons couru pour nous approcher du lieu de l'accident, mais des agents de la GRC nous ont arrêtés; un policier a dit que nous ne pouvions pas aller plus loin et qu'il y avait eu des victimes », dit-il.

« Nous sommes restés là aussi longtemps que nous avions pu, aussi près que possible », ajoute M. Thomas.

Un agent les a finalement dirigés vers l'église de Nipawin. Scott Thomas est arrivé à l'église avec d'autres familles.

« On était dans l'église, et la plupart des familles étaient là. Tous les parents des joueurs vétérans commençaient à recevoir des appels téléphoniques : "Votre garçon est ici, venez à l'hôpital." À la fin de la nuit, c'était surtout les parents des recrues qui étaient là. »

Une femme dépose des fleurs. Elle porte un chandail blanc.
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L'accident tragique des Broncos a endeuillé la communauté de Humboldt et suscité un élan de solidarité dans le monde.

Photo : Radio-Canada / Olivia Stefanovich

« Certains de vos fils sont méconnaissables »

Le coroner a rencontré les familles samedi au salon funéraire local pour leur donner les dernières informations.

« Le coroner a dit : "Soyez prêts, certains de vos fils sont méconnaissables" », dit M. Thomas.

Evan Thomas a pu être identifié grâce à une petite marque de naissance sur la joue droite.

La perte d'un meilleur ami

Une cérémonie commémorative aura lieu en l'honneur d'Evan Thomas, lundi, au centre SaskTel de Saskatoon.

Les gens se rassembleront pour se souvenir du garçon qu'il était et de l'homme qu'il aurait pu être. Evan Thomas, 18 ans, excellait en sciences et envisageait un avenir en tant que chirurgien orthopédique.

« C'était mon meilleur ami, je ne pourrai jamais m'asseoir à côté de lui dans une voiturette de golf et partager une bière et rire , dit le père éploré. C'est injuste pour nous, injuste envers le monde du hockey, injuste pour tous les parents. C’est injuste. »

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