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L’importance des méthodes traditionnelles de guérison en prison

John Clarence Kawapit est détenu à la pris d'Amos, en Abitibi.

John Clarence Kawapit est détenu à la pris d'Amos, en Abitibi.

Photo : Radio-Canada / Émélie Rivard-Boudreau

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Quatre détenus ont été entendus aujourd'hui à la Commission d'enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publiques du Québec (CERP), à Val-d'Or. Ils ont fait valoir l'importance des méthodes traditionnelles de guérison en milieu carcéral.

Avec les informations d’Émélie Rivard-Boudreau

Certains de ces détenus ont témoigné par eux-mêmes, d'autres, par la voix d'enquêteurs de la commission.

C'était d'ailleurs la première fois qu'un détenu de la prison d'Amos, en Abitibi-Témiscamingue, livrait un témoignage devant le commissaire Jacques Viens.

John Clarence Kawapit est le premier détenu à avoir été emmené de la prison d'Amos pour témoigner devant la Commission Viens.

Manque de respect des agents

L'homme de la Nation Crie a expliqué avoir été incarcéré à plusieurs reprises depuis les années 1990.

Selon son témoignage, des agents correctionnels d'Amos, particulièrement ceux qui ont le moins d'expérience, lui ont manqué de respect.

« Ils nous traitent comme des animaux », a-t-il fait valoir devant l’audience.

Il a expliqué qu’on l'aurait entre autres isolé dans des salles inappropriées, sans lit, sans toilettes, ni eau. Il a aussi affirmé qu’on lui aurait refusé des timbres de nicotine et on l'aurait ridiculisé, notamment en l'appelant par des surnoms.

L'apport des aînés

À l’établissement de détention de Montréal, mieux connu sous le nom de la prison de Bordeaux, John Clarence Kawapit dit avoir vu des Autochtones être battus.

Il croit que d'avoir accès à des aînés autochtones et des activités traditionnelles en prison l'aiderait à se sortir du cycle de consommation et d'incarcération qu'il perpétue.

Nicolas Kurt Rougier a pour sa part témoigné depuis le pénitencier fédéral de Donnaconna, où il est incarcéré depuis une vingtaine d'années.

L'artiste Attikamekw, incarcéré en sécurité maximale, considère que la présence d'aînés autochtones à la prison a changé sa vie.

Il s'implique maintenant avec eux pour aider d'autres détenus.

«  »

— Une citation de  Nicolas Kurt Rougier

Nicolas Kurt Rougier était justement accompagné d'un aîné pour présenter son témoignage. Gilles Moashk-Kovacs, qui se fait appeler « l'Ours », a parlé de son travail à la prison de Donnaconna.

Même s'il se dit très apprécié des détenus, il remarque que les professionnels en milieu carcéral ne comprennent pas beaucoup son rôle.

« Certains me manquent de respect », a-t-il raconté.

Il a suggéré à la commission que des maisons de guérison, tant dans les communautés que dans les milieux urbains, devraient être mises en place pour aider les détenus autochtones à poursuivre leur démarche de guérison à la fin de leur peine d'emprisonnement.

Logique de colonisation

La professeure de l'Université Bishops, Vicki Chartrand, a aussi témoigné. Selon elle, les prisons reprennent la même logique que la colonisation et qu'une autre avenue devrait être pensée pour les délinquants autochtones, comme des maisons de guérison à l'intérieur des communautés.

« Jusqu’à 1960, les détenus Autochtones ne représentaient qu’un ou deux pourcent de la population dans les pénitenciers. Il y a eu quelques exceptions, notamment en 1965 lors de la Red River Rebellion, mais à part ça, c’était vraiment bas. Ça a changé vraiment après les années 1960, au même moment où on a vu les changements avec les lois d’assimilation et de ségrégation », soutient la professeure Chartrand.

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— Une citation de  Vicki Chartrand

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