Doug Ford n’aura pas d’autobus de campagne pour les médias

Le chef du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario, Doug Ford
Photo : Radio-Canada / Frédéric Lacelle
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Contrairement à la pratique habituelle lors de campagnes électorales, le chef conservateur de l'Ontario, Doug Ford, n'emmènera pas de journalistes dans son autobus lorsqu'il sillonnera la province pour courtiser les électeurs, le mois prochain.
Pour nombre d’experts, c’est une façon de contrôler le message, en prévision du scrutin du 7 juin.
[Doug Ford] tente de faire fi de l’imputabilité journalistique en limitant l’accès à sa campagne.
Pour l’ancien journaliste, il ne s'agit pas d'un geste insignifiant de la part de M. Ford.
La porte-parole du politicien, Melissa Lantsman, rétorque que les événements de la campagne conservatrice seront diffusés en direct sur Internet et que nombre de médias ne sont plus intéressés à débourser des milliers de dollars pour avoir une place à bord d’un autobus de campagne.
À lire aussi :
Éviter les dérapages
De son côté, la politologue Tamara Small de l’Université de Guelph affirme que le PC cherche à éviter les gaffes.
Une des choses qui rendent Doug Ford très populaire est son habileté à parler librement. Mais c’est aussi le genre de chose qui peut être problématique [pour un politicien en campagne].
La professeure Small souligne que les partis politiques cherchent de plus en plus à contrôler leur message.
Elle donne l'exemple de l'ex-premier ministre conservateur Stephen Harper qui avait limité les journalistes à cinq questions lors de points de presse ou de son successeur libéral Justin Trudeau qui a eu recours à un photographe officiel pour inonder les journaux de clichés flatteurs.
Impact sur la démocratie?

La première ministre Kathleen Wynne, jeudi.
Photo : Radio-Canada
La première ministre Kathleen Wynne, qui tire de l'arrière sur les conservateurs dans les sondages, pense que le refus de M. Ford d'avoir un autobus de campagne pour les journalistes est un « problème ».
Le processus démocratique dépend des médias.
Pour sa part, le politologue Jonathan Rose de l'Université Queen's croit que c'est une « flèche décochée à l'endroit des médias », mais que la plupart des électeurs « s'en fichent ».
« En fait, ça va peut-être plaire aux partisans de Doug Ford de voir qu'il joue dur avec les médias, explique-t-il. La vague de populisme aux États-Unis qui a déferlé sur l'Ontario depuis l'élection [de Trump] le montre. »
Avec les informations de La Presse canadienne