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Des jeux vidéo pour changer le monde

M. Desaulniers est assis et joue au jeu, entouré des étudiants qui le regardent.

Le président du jury, Julien Desaulniers, teste Echo, un prototype de jeu développé par une petite équipe d'étudiants de l'Université de Sherbrooke et de l'école NAD, à Saguenay.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Labbé

Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Changer le monde en concevant un prototype de jeu vidéo : c'est le défi qu'a lancé le studio Ubisoft à 150 étudiants universitaires québécois, il y a 10 semaines, dans le cadre d'un concours annuel qui vise à encourager la relève, mais aussi à dénicher de nouveaux talents. Ces prototypes de jeu ont été dévoilés vendredi, à Montréal.

C'est la fin d'un marathon pour les étudiants qui ont participé au concours universitaire d'Ubisoft. Le thème cette année : « Changer le monde ».

En tout, une vingtaine d'équipes ont tenté leur chance avec des jeux sur le réchauffement climatique, le travail des enfants ou la bipolarité, par exemple.

« Nous croyons que les jeux vidéo sont un médium particulièrement intéressant pour véhiculer une cause, parce que les gens vont vivre la cause, vont être plus sensibilisés, parce qu'ils vont l'avoir vécu eux-mêmes », explique le président du jury et chef de projet pour Ubisoft Montréal, Julien Desaulniers.

Outre cette « exigence sociale », les étudiants devaient aussi respecter plusieurs contraintes techniques, dont les suivantes : développer un jeu en trois dimensions, recourir à l'intelligence artificielle et offrir une expérience connectée pour au moins deux joueurs, en ligne ou en réseau local (LAN).

Les participants devaient absolument créer leur prototype de A à Z.

« On a tout fait, à partir de zéro : on a fait les modèles 3D, l'animation, les textures... On a pensé au jeu, on a désigné le jeu et on l'a programmé avec Polytechnique », raconte Laurence Ouellette-Plouffe, de l'École des arts numériques, de l'animation et du design de l'UQAC, à propos de son prototype de jeu, Light Speed Legacy, une fable sur le thème des conséquences de nos actions sur les générations futures.

Naomi Lépine et son équipe ont conçu pour leur part un jeu sur la cécité, baptisé Echo.

« En fait, vous avez une petite fille qui est aveugle et son chien-guide. Les deux apprennent un peu à voir la dynamique de s'entraider et se guider. Notre but, c'était vraiment de présenter une situation de vie normale, comment ça pouvait devenir difficile avec ces handicaps-là et comment on peut les surmonter avec un peu d'aide », explique-t-elle.

Naomi étudie à l'Université de Sherbrooke, l'une des 10 universités participantes.

Un jeune homme et une jeune femme sont assis côte à côte et jouent ensemble.
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Des joueurs testent « Minors », un prototype de jeu développé par des étudiants de l'UQAT Montréal afin de sensibiliser le public au travail des enfants dans les mines d'Afrique. Le but est de récolter assez d'argent pour fournir de l'eau, de la nourriture et des soins de santé aux habitants d'un village. Mais attention! La multinationale qui vous engage devra avoir atteint le quota qu'elle vous a fixé.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Labbé

Les étudiants qui présentaient leur jeu vidéo aux jurés, vendredi matin, étaient à la fois fiers de leur projet, mais aussi exténués par le travail accompli, souvent en dehors des heures de cours.

«  »

— Une citation de  Vincent Bélanger, étudiant

Vincent Bélanger et son équipe ont développé Gloomi, un jeu qui porte sur la dépression.

« En fait, c'est un jeu coopératif dans lequel un des joueurs doit combattre ses propres démons pour se sortir de la dépression. Donc, l'autre joueur doit l'aider à travers ça [...] C'était un beau défi de faire un jeu très amusant tout en parlant d'un sujet hypersérieux, en fait. »

La clé du succès, selon lui : le travail d'équipe. « On a eu la chance d'avoir une équipe très variée de quatre [programmeurs] de Polytechnique, trois artistes de l'UQAT et moi-même, qui suis designer, de l'UQAT aussi, énumère-t-il. Et puis en plus de ça, on a même eu la chance de collaborer avec un musicien extraordinaire qui a fait tous nos sons et toute notre musique. »

L'étudiant pointe vers l'écran.
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Philippe Baron, de l'Université de Sherbrooke, explique à un joueur les tenants et aboutissants de son prototype de jeu, « Keep it clean » : la planète est détruite, et il faut maintenant la reverdir en développant des énergies renouvelables, tout en défendant celles-ci des « charognards » (« scavengers », en anglais).

Photo : Radio-Canada / Jérôme Labbé

Les gagnants du concours seront connus le 23 avril. Ils se partageront neuf prix et 22 000 $ en bourses d'études. Les meilleurs pourraient aussi être recrutés par Ubisoft.

« On embauche, confirme le porte-parole du géant français, Fabrice Giguère. On a des objectifs d'embauche chaque année au concours, donc il y a vraiment un lien très direct avec ça. »

«  »

— Une citation de  Fabrice Giguère, attaché de presse d'Ubisoft

Le concours universitaire d'Ubisoft en était cette année à sa huitième édition – une forme de philanthropie, soit, mais qui lui permet aussi de repérer en amont les programmeurs, les designers et les artistes les plus doués de leur génération.

Avec la collaboration de Normand Grondin

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