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Le Canada loin d’être prêt à faire face aux changements climatiques

Photo d'archives datant de mai 2016 montrant l'ampleur de la destruction dans la région de Fort McMurray à la suite des feux de forêt.

Photo d'archives datant de mai 2016 montrant l'ampleur de la destruction dans la région de Fort McMurray à la suite des feux de forêt.

Photo : La Presse canadienne / Jason Franson

La commissaire fédérale à l'environnement et au développement durable, Julie Gelfand, déplore des « lacunes » en matière de lutte contre les changements climatiques au Canada, regrettant le fait qu'Ottawa ne pourra pas respecter sa cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 2020.

Dans un rapport déposé mardi à la Chambre des communes, Mme Gelfand relève des lacunes dans les plans de certaines provinces et du fédéral « qui entravent les efforts globaux du Canada pour faire face aux changements climatiques et s’y adapter », ce qui empêche, selon elle, les « Canadiens de se préparer à faire face aux impacts climatiques actuels et futurs ».

Intitulé « Perspectives sur l’action contre les changements climatiques au Canada », ce rapport collaboratif s’appuie sur les travaux d’audit rendus publics au cours des 18 derniers mois par la plupart des provinces et les trois territoires ainsi que par le gouvernement fédéral.

Le Québec n’a pas participé à ces travaux, étant donné que le bureau du vérificateur général de la province avait publié des rapports sur ce même sujet peu de temps avant.

La commissaire fédérale à l’environnement et au développement durable, Julie Gelfand.

La commissaire fédérale à l’environnement et au développement durable, Julie Gelfand.

Photo : La Presse canadienne / Fred Chartrand

Ces audits avaient pour objectif d’évaluer l’avancement des actions des gouvernements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques.

« Les audits des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux confirment que tous travaillent sur les changements climatiques, mais que nous sommes encore loin de la ligne d’arrivée », a affirmé Mme Gelfand dans un communiqué de presse.

Selon le document de 56 pages, sept gouvernements sur douze – soit plus de la moitié – n’ont toujours pas fixé de cibles globales pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. De ceux qui avaient de telles cibles, seulement le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse sont en voie de les atteindre.

Les provinces et territoires n'ayant pas de cibles pour 2020 :

  • Alberta
  • Île-du-Prince-Édouard
  • Manitoba
  • Nunavut
  • Saskatchewan
  • Territoires du Nord-Ouest
  • Yukon

Une cible nationale de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030 a été établie. Toutefois, il est difficile de voir comment le Canada pourra atteindre cette cible.

Une citation de Extrait du rapport

« Compte tenu des politiques et mesures fédérales, provinciales et territoriales en vigueur, on ne s’attend pas à ce que le Canada soit à même d’atteindre sa cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 2020 », déplore le rapport. « Par ailleurs, pour atteindre sa cible de 2030, le Canada devra faire des efforts considérables et prendre des mesures qui vont au-delà de celles qui sont déjà prévues ou en cours. »

Toutes les provinces et tous les territoires ont indiqué dans une entente signée en 2016, la Déclaration de Vancouver sur la croissance propre et les changements climatiques, qu’ils avaient l’intention de contribuer à l’atteinte de la cible du Canada pour 2030, rappelle toutefois Mme Gelfand dans son rapport.

Concernant l’adaptation aux impacts des changements climatiques, les vérificateurs généraux ont constaté que « la plupart des gouvernements avaient soit un plan d'adaptation dénué de détails élémentaires comme des échéanciers, soit aucun plan ».

Le rapport indique que « la plupart des gouvernements canadiens n’ont pas évalué les risques posés par les changements climatiques. Ils ne les comprennent donc pas bien et ils ne savent pas quelles actions ils devraient entreprendre pour s’adapter à un climat en constante évolution. »

Le texte critique par ailleurs la faible coordination sur le dossier des changements climatiques, précisant qu’elle se limitait aux ministères et aux organismes gouvernementaux. La commissaire fédérale à l’environnement et au développement durable invite ainsi élus et citoyens à poser des questions à leurs gouvernements tandis que ces derniers poursuivent leurs efforts pour réduire les émissions et faire face aux changements climatiques.

Un « constat d'échec »

Réagissant aux conclusions du rapport, la chef du Parti vert, Elizabeth May, a affirmé que le Canada avait encore « beaucoup à faire », appelant le gouvernement à « agir maintenant » pour faire face aux impacts des changements climatiques.

« La science est claire, a-t-elle dit. Les conséquences du non-respect de nos engagements climatiques ne sont pas politiques, ils sont bien réels et visibles sur le terrain, avec les inondations, les feux, les érosions… »

« C’est un rapport absolument épouvantable, parce que c’est en fait un constat d’échec de la stratégie du gouvernement libéral », a déploré de son côté le porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d'environnement, Alexandre Boulerice, dénonçant « l’absence totale de leadership » du premier ministre Justin Trudeau dans ce dossier.

Même constat du côté des organisations environnementales.

Selon la directrice des relations gouvernementales chez Équiterre, Annie Bérubé, le Canada devra s’attaquer en premier lieu aux secteurs du gaz naturel et des sables bitumineux, « responsables de 23 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national ».

« Si on ne réglemente pas ce secteur-là, le Canada n’aura aucune chance d’atteindre sa cible », a-t-elle prévenu.

Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, les gouvernements doivent « tenir tête aux lobbys pétroliers et aux manufacturiers automobiles ».

« Il faudra du courage politique pour changer le statu quo et nous ne pourrons pas profiter pleinement des avantages économiques et environnementaux d'une économie véritablement verte tant que le laxisme actuel perdurera. », a-t-il ajouté.

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