La campagne de Québec solidaire officiellement lancée à Sherbrooke

Québec solidaire a profité du plus grand rassemblement de son histoire hors Montréal pour lancer sa campagne électorale en Estrie.
Photo : Radio-Canada
Québec solidaire a profité du plus grand rassemblement de son histoire hors de Montréal pour lancer officiellement sa campagne électorale à Sherbrooke et en Estrie, lundi.
Un texte de Charles Beaudoin
Quelque 600 militants et citoyens étaient rassemblés dans l'enceinte du Théâtre Granada, où ces derniers ont été invités à s'atteler, dès le lendemain, à faire élire Christine Labrie dans Sherbrooke le 1er octobre prochain.
« Nous, à Québec solidaire, et la gauche en général, toutes nos victoires, c'est comme ça qu'on va les chercher : par notre travail sur le terrain », a lancé le co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, en ouverture de soirée.
Lors de son allocution, Christine Labrie a par ailleurs remis en doute d'emblée le travail du député de Sherbrooke et ministre de la Famille, Luc Fortin, déplorant le fait que la Ville n'avait personne pour la défendre à l'Assemblée nationale depuis trop longtemps.
« »
Des annonces à saveur électorale, a-t-elle ajouté.
« Après trois ans d'austérité, on se fait lancer des bonbons juste avant les élections. Des dossiers régionaux qui stagnaient depuis des années reviennent en haut de la pile : le gouvernement signe une entente pour déplacer le pont des Grandes-Fourches, on annonce qu'on va finir le prolongement de l'autoroute 410 ou qu'on va finalement le construire, le Centre femme-jeunesse-famille... Ça fait depuis 2002 qu'on nous en parle. »
Le parti a également dévoilé les quatre autres candidats qui défendront ses couleurs lors du scrutin du 1er octobre prochain. Outre Christine Labrie, Colombe Landry (Richmond), Andrée Larrivée (Mégantic), Annabelle Lalumière-Ting (Orford) et Kevin Côté (Saint-François) tenteront tous de devenir les premiers élus de Québec solidaire hors de la métropole.
Touchés directement
La candidate solidaire au poste de première ministre, Manon Massé, a rappelé les principaux engagements de son parti, à savoir d'augmenter le salaire minimum à 15 $ de l'heure, de limiter le salaire des hauts dirigeants d'entreprises subventionnées à 30 fois celui du plus bas salarié, d'offrir une assurance dentaire pour tout le monde et de stopper le financement public pour les écoles privées. Québec solidaire souhaite également renégocier à la baisse le salaire des médecins spécialistes.
« On va s'attaquer à la plus intouchable des vaches sacrées de la vieille gang. Et le plus fervent pour y toucher, c'est Amir Khadir, lui-même un médecin spécialiste. »
« Ce qu'on propose pour améliorer les services publics, ça nous touche directement, ici. Les plus grands employeurs à Sherbrooke, ce sont des gens qui travaillent dans les services publics et ils sont touchés directement par ce qu'on propose. Il y a aussi une précarité assez importante à Sherbrooke et nos propositions touchent ces gens-là », soutient Christine Labrie.
Convaincu que le nombre grandissant de militants et la ferveur que ces derniers affichaient lundi conduiront Québec solidaire à une victoire dans Sherbrooke en octobre, Gabriel Nadeau-Dubois propose d'ignorer les sondages, qui placent le parti derrière la Coalition avenir Québec et le Parti libéral du Québec.
« Quand on a commencé la mobilisation étudiante en 2012, tous les sondages étaient contre nous. Quand on a créé Québec solidaire, tous les sondages étaient contre nous. Quand Bernie Sanders a lancé sa campagne à l'investiture démocrate, tous les sondages disaient qu'il ne gagnerait même pas une primaire. Et à chacune de ces occasions-là, la gauche a fait mentir les sondages. »
Trois autres grands rassemblements solidaires sont prévus à Rouyn-Noranda, Québec et Montréal.