Des manifestants réclament un réinvestissement en santé

Le regroupement des Médecins québécois pour un régime public a réussi à rassembler une centaine de personnes pour réclamer une répartition équitable des investissements dans le réseau public.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À quelques jours de l'annonce du budget à Québec, des professionnels de la santé sont sortis dans les rues de Montréal samedi pour réclamer une répartition plus équitable des investissements dans le réseau public.
La marche, organisée par le regroupement des Médecins québécois pour un régime public (MQRP), qui avait aussi lancé une pétition en ligne il y a quelques semaines, a attiré une centaine de personnes qui se sont déplacées de la Place Émilie-Gamelin jusqu’au bureau du premier ministre Philippe Couillard, au centre-ville.
« Ce qu'on veut dire, c'est que l'argent est mal utilisé dans le système de santé. On ne devrait pas donner des augmentations aux médecins, mais utiliser l'argent pour améliorer les conditions de travail des travailleurs de la santé, surtout pour améliorer les soins aux patients », a présenté Isabelle Leblanc, présidente du regroupement MQRP.
Toutefois, même si Québec a accepté de revoir les conditions de travail des infirmières, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé, Nancy Bédard, ne crie pas victoire.
« Tant que les choses ne seront pas faites, y'a rien de réglé. On sait ce que c'est des promesses. On s'en fait dire, ça fait des années. Je pense que le message aujourd'hui doit être clair, on ne s’arrêtera pas, on ne se taira pas », dit-elle.
Selon Jacques Létourneau, président de la CSN, les solutions sont là : l’annulation des hausses salariales des médecins, la répartition plus « juste » des budgets ou encore réinvestir les sommes allouées. Il considère que le gouvernement n’en fait d’ailleurs pas assez et espère que cela changera dans le prochain budget.
Pas une question d’argent
Pour plusieurs de ces médecins, il ne s’agit pas d’une question d’argent, mais plutôt de s’assurer que tout fonctionne dans le système.
Lashanda Skerrit, une étudiante en médecine à l’Université McGill, explique que ce n’est pas l’argent qui lui a fait choisir ce domaine, mais bien la possibilité de servir les gens.

Julian Gitelman et Lashanda Skerritt sont étudiants à l'école de médecine de l'Université McGill.
Photo : Radio-Canada / Claire Loewen
« Le fait qu’il y a des patients qui ne peuvent pas avoir certains services qui sont vraiment nécessaires à leurs besoins pendant qu’on donne plus d’argent aux médecins n’a pas vraiment de sens », relate-t-elle.
Hilah Silver, une infirmière de Montréal, pousse la réflexion plus loin. Pour elle, les médecins devraient aussi mettre de l’avant plus d’égalité entre les professionnels de la santé dans leur pratique.
« Nous sommes tous ici parce que nous croyons à un système public fort, plutôt qu’à nos propres salaires », dit-elle.
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Avec des informations de Sarah Sanchez et Michel Marsolais
Avec les informations de CBC