Une mine de sables bitumineux menacerait un troupeau de bisons en Alberta

Des membres de la Première Nation d'Athabasca Chipewyan sont inquiets des risques que pose un projet de mine de sables bitumineux en Alberta sur la santé des bisons.
Photo : Rob Berlanger
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des membres de la Première Nation d'Athabasca Chipewyan, en Alberta, s'inquiètent de voir sa population de bisons menacée si le projet de mine de sables bitumineux, Frontier Oilsands, entre Fort McMurray et Fort Chipewyan, est approuvé par Ottawa.
La mine Frontier Oilsands pourrait être l'une des plus grandes à ciel ouvert jamais construites. D’une superficie de 292 kilomètres carrés, elle représenterait presque la moitié de la taille d’Edmonton.
Toutefois, Roy Ladouceur croit que ce projet serait la source d'un problème important. Cet Autochtone,âgé de 64 ans, est passionné par la région et les bisons qui s'y trouvent. À preuve, il se surnomme lui-même le gardien du bison.
M. Ladouceur remarque un déclin de bisons dans le troupeau de Ronald Lake, dans le nord de la province. Il rejette le blâme sur la compagnie Tek Ressources, responsable du projet de mine de sables bitumineux proposé au gouvernement. Il se désole de voir qu’il pourrait être construit sur le territoire où vivent les bisons.
« C’est le seul endroit qui n’a pas encore été touché jusqu’à maintenant. Vous me dites maintenant qu’ils ont tellement besoin de pouvoir et d’argent qu'ils veulent ainsi endommager l’environnement », demande-t-il.
Selon une estimation d’Environnement Canada, le troupeau est passé de 200 à 100 bisons. Le « gardien du bison » craint toutefois que ce nombre ne diminue encore plus rapidement.
« Je pense qu’il y a du braconnage délibéré à cause des sables bitumineux et de l’exploration. On veut retirer les bisons hors du chemin pour déterrer le pétrole », dit Lisa Tssessaze, une des membres de la Première Nation d'Athabasca Chipewyan.
Teck Resources fait actuellement l'objet d'un examen environnemental fédéral et a donc refusé toute demande d’entrevue. Dans une déclaration, la compagnie dit toutefois s'engager à faire progresser son projet en respectant les peuples autochtones et l'environnement.
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Environnement et Changement climatique Canada dit que le gouvernement se préoccupe des risques du projet sur la santé du troupeau, si celui-ci va de l’avant. Greg Wilson, un biologiste de la faune travaillant pour le gouvernement, explique qu’il y a bel et bien des inquiétudes en ce qui a trait à la façon dont peuvent réagir les bisons à la pollution sonore et lumineuse.
« Comme [la mine] chevauche une partie de leur territoire, ils perdront assurément leur habitat », ajoute M. Wilson. De plus, ce projet pourrait faire en sorte que les bisons deviennent des proies plus faciles pour les cougars, les loups et les ours.
Roy Ladouceur entend fermement s’opposer au projet: « Je me moque de ce que ça coûtera. Ces animaux ont toujours été là. Quelqu’un devra à un moment donné prendre position », conclut-il.