•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

« Dépêchez-vous, on va la perdre! » : encore un cas d’ambulance qui tarde dans le Restigouche

Une ambulance dans un garage

Ambulance Nouveau-Brunswick est encore montrée du doigt après un incident à Kedgwick.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Une famille de Kedgwick, dans le nord du Nouveau-Brunswick, dénonce un autre cas d'ambulance qui a tardé à arriver après un appel d'urgence. Cette lenteur aurait pu avoir des conséquences fatales selon la nièce de la malade.

Un texte de Louis Mills

Le 5 mars, pendant la nuit, Germaine Albert, 70 ans, commence à avoir de la difficulté à respirer. Elle est asthmatique et souffre d’une pneumonie.

Son mari, Wilfred Albert et sa nièce, Lynda Daigle, l’aident à monter en voiture. Ils ont l’intention de conduire jusqu’à l’hôpital de Saint-Quentin, à une vingtaine de kilomètres de distance.

Ils ont à peine parcouru 500 mètres cependant que l’état de Mme Albert empire. « Elle a commencé à paniquer, elle étouffait, on pensait la perdre », relate Lynda Daigle, qui était au volant.

Elle décide alors d’arrêter le véhicule et de signaler le 911. Il est 3 h 56 du matin.

Lynda Daigle, nièce de Germaine Albert

Lynda Daigle a passé 15 minutes au téléphone avec le 911 et a fini par raccrocher et reprendre la route parce qu'elle n'obtenait pas de réponses.

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

Elle n’était cependant pas au bout de ses peines. « J’étais au téléphone avec le 911 pendant, écoutez bien, 15 minutes, 12 secondes sans aucune information. »

La personne au bout du fil, dit-elle, n’était pas en mesure de lui dire d’où l’ambulance partait et combien de temps elle mettrait à arriver.

J’ai dit à plusieurs reprises “Dépêchez-vous, ça presse, on va la perdre". [...] Il n’y avait aucune façon de travailler avec eux pour couper le temps et essayer de sauver une vie.

Une citation de Lynda Daigle, nièce de la malade

Voyant que l’ambulance n’arrivait pas, Mme Daigle a décidé de reprendre la route en direction de l’hôpital, en dépit des mauvaises conditions routières.

« C’était glissant tout le long [...], je ne pouvais pas aller plus vite que 60, 70 km/h. »

Finalement, ils ont pu arriver sans incident, environ 45 minutes après l’appel au 911. Mme Albert a été hospitalisée et se trouve toujours à l’hôpital de Saint-Quentin, où on lui a diagnostiqué une infection des poumons. Elle a eu son congé de l'hôpital lundi après-midi.

Lynda Daigle est toujours secouée, une semaine plus tard. Elle prépare une plainte au gouvernement.

Réunion d'urgence

La mairesse de Kedgwick, Janice Savoie, a eu vent de ce cas pendant la fin de semaine. Les choses n’en resteront pas là, assure-t-elle. « J’adresse le problème à 8 h 30 dès que je rentre au bureau. »

Mme Savoie a convoqué une réunion d'urgence de son conseil municipal, ce soir, à Kedgwick, pour discuter de la question. Elle y invite aussi la population, « pour parler de stratégie et montrer notre solidarité face à ce problème ».

La mairesse de Kedgwick, Janice Savoie, est allée donner son appui au mari de Germaine Albert, Wilfred Albert, et à Lynda Daigle, lundi matin.

La mairesse de Saint-Quentin, Janice Savoie, est allée donner son appui au mari de Germaine Albert, Wilfred Albert, et à Lynda Daigle, lundi matin.

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

Le dossier des ambulances a fait couler beaucoup d’encre dans le Restigouche, après plusieurs ratés très médiatisés.

D’ailleurs, il y a eu un cas très similaire à celui de Germaine Albert en juillet 2017, à Saint-Quentin : une dame qui a éprouvé un malaise au cours d’une soirée à un centre communautaire a été transportée à l’hôpital de Saint-Quentin par des gens sur place, parce que l’ambulance n’arrivait pas.

Ces incidents avaient mené à des rencontres entre les élus de Kedgwick et de Saint-Quentin et des représentants d’Ambulance Nouveau-Brunswick. Les élus réclamaient la garantie d’une couverture 24 heures sur 24 pour la région et deux ambulances stationnées à tout moment dans Restigouche-Ouest.

« Ça, les ambulances, ça fait longtemps qu’on des problèmes ici, de sérieux problèmes. Là, c’est rendu une risée » lance Mme Savoie.

Les « obligations contractuelles » sont respectées selon le gouvernement

« Les soins prodigués à nos patients et leur sécurité sont notre priorité », assure par courriel Jean-Pierre Savoie, directeur des opérations d'Ambulance Nouveau-Brunswick.

Il affirme ne pas être en mesure de discuter davantage de ce dossier, pour des raisons de confidentialité. Ambulance NB tente toutefois de « clarifier certains détails avec l’individu et sa famille ».

Le ministère de la Santé assurant quant à lui que « jusqu’à maintenant, ANB continue de satisfaire aux obligations contractuelles en ce qui concerne les temps de réponse dans les régions rurales du Nouveau-Brunswick ».

Selon les normes établies visant les appels d’urgence, les temps de réponse sont fixés à 9 minutes pour les zones urbaines et à 22 minutes pour les régions rurales.

Avec des informations de Catherine Dumas

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

En cours de chargement...

Infolettre ICI Acadie

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Acadie.