Printemps érable : l'agent Denis Burelle pourrait être suspendu pendant 35 jours

L’agent Denis Burelle utilise son arme d’impact lors de la manifestation à Victoriaville en 2012.
Photo : Reuters / Christinne Muschi
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Blâmé pour l'utilisation de son arme lors d'une manifestation à Victoriaville en 2012, le policier de la Sûreté du Québec (SQ) Denis Burelle pourrait écoper d'une sanction de 35 jours de suspension sans salaire.
L'avocat du policier et le procureur du Commissaire à la déontologie policière ont recommandé conjointement cette sanction lors d'une audience lundi.
Denis Burelle était un « danger public » lors de la manifestation à Victoriaville, a rappelé le procureur Michel Desgroseillers. Pour sa part, l'avocat du policier a souligné que son client n'avait pas d'antécédents en déontologie policière. Cela doit être pris en compte, tout comme le fait qu'il n'utilise plus d'arme d'impact dans le cadre de ses fonctions depuis les événements de 2012, a-t-il dit.
Le nombre de jours de suspension pour l'utilisation inadéquate d'une arme par un policier se situe entre 2 jours et 60 jours, ont souligné les deux avocats.
Le président du Comité de déontologie a pris la cause en délibéré et rendra sa décision plus tard.
Blessés graves
Dans une première décision rendue en janvier, le Comité de déontologie affirmait que l'agent Burelle avait manqué de « prudence et de discernement » dans l'usage de son arme d'impact.
Denis Burelle était l’un des six policiers équipés de balles de plastique en marge du conseil général du Parti libéral du Québec, le 4 mai 2012. Il a gravement blessé des manifestants qui n'étaient « aucunement menaçants pour les policiers », ajoute la décision du Comité.
Alexandre Allard, qui a été atteint à la tête par un projectile de l'agent Burelle, a frôlé la mort après avoir subi une fracture du crâne et une double commotion cérébrale. Il a conservé des séquelles permanentes de ses blessures. Dominique Laliberté-Martineau a aussi été atteinte à la tête par une balle de plastique, qui lui a causé une double fracture de la mâchoire.
Avant la publication du rapport du Comité de déontologie, la Sûreté du Québec s'était toujours défendue d'être responsable de leurs blessures.
Les balles de plastique, aussi appelées bâtons cinétiques, peuvent atteindre plus de 260 km/h. La police peut les utiliser pour neutraliser à distance une personne qui s’apprête à poser un geste criminel et qui menace l’intégrité physique d’une autre personne. Le tireur doit éviter certaines zones du corps, dont la tête et le thorax, puisque ces projectiles peuvent être mortels.
Écoutez le reportage de l'émission Enquête sur l'usage des balles de plastique.