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Des Télétubbies aux enfants-soldats : des vidéos d'animation pour l'Initiative de Roméo Dallaire

Vidéo d'animation où des soldats du maintien de la paix approche dans un convoi militaire une enfant en bordure de la route.

Image tirée d'une vidéo de formation produite par DHX Media pour l'Initiative des enfants-soldats de Roméo Dallaire.

Photo : DHX Media

Radio-Canada

Une compagnie d'Halifax qui travaille sur des dessins animés comme Les Télétubbies, Bob le bricoleur et Inspecteur Gadget, élargit ses horizons et créera des vidéos d'animation destinées à la lutte contre l'utilisation des enfants-soldats.

DHX Media a été approché il y a un an et demi par l’Initiative des enfants-soldats de Roméo Dallaire, une organisation basée à l’Université Dalhousie, à Halifax, dont l’un des objectifs est la prévention du recrutement des enfants-soldats dans le monde.

La compagnie produit une série de vidéos qui serviront à la formation des troupes qui interviennent dans les pays du monde où l’on retrouve des enfants-soldats.

Roméo Dallaire.

Roméo Dallaire à Halifax le 12 février 2018.

Photo : Radio-Canada / Peter Dawson

Selon le général à la retraite Roméo Dallaire, il y a en ce moment 7 pays et 51 groupes non étatiques qui utilisent des enfants à des fins guerrières dans le monde. Plus tôt ce mois-ci, M. Dallaire expliquait les efforts renouvelés que déploiera l’Initiative au Soudan du Sud, grâce à un nouvel octroi de 3,1 millions de dollars du gouvernement fédéral.

L’Initiative mène des efforts de formation auprès des militaires, du personnel de l'ONU et des forces policières locales dans plusieurs pays, comme l’Ouganda et la Sierra Leone.

Les personnes à qui seront destinés ces outils pourront être formées à réagir aux 12 scénarios les plus communs impliquant des enfants-soldats, par exemple leur présence dans une zone de combats, leur utilisation dans des attentats-suicides, leur présence aux postes de contrôle militaires, et des situations où des enfants offriraient d’échanger des faveurs sexuelles contre des denrées.

Le scénario sur lequel DHX Media travaille présentement en est un où deux militaires gardiens de la paix à bord d’un convoi militaire s’arrêtent à un poste de contrôle et se retrouvent face à des enfants.

Shelly Whitman, directrice générale de l’Initiative des enfants-soldats de Roméo Dallaire, explique que sans formation adéquate, les adultes sont susceptibles de réagir d’une façon qui causera un conflit.

« Il est possible qu’ils ne comprennent pas tout le contexte, la raison pour laquelle ces enfants sont là, au poste de contrôle, et ils pourraient assumer que ces enfants s’y trouvent de leur propre gré », dit-elle.

Shelly Whitman debout devant Roméo Dallaire, assis au centre de militaires rwandais en uniforme.

Shelly Whitman (à gauche), directrice générale de l'Initiative des enfants-soldats de Roméo Dallaire, s'adresse à un groupe de soldats rwandais du maintien de la paix lors d'une présentation au Soudan du Sud, en présence de M. Dallaire (à droite).

Photo : Josh Boyter

Les enfants, en fait, pourraient se retrouver à cet endroit après avoir été recrutés par la force, ou après que leur famille ou leur communauté ait été intimidée.

L’objectif est donc d’outiller le personnel sur la manière d’éviter une escalade des conflits. Mme Whitman dit, par exemple, que les soldats peuvent poser un genou au sol afin d’être à la hauteur du regard de l’enfant, et offrir de lui serrer la main.

« Saluez-les et témoignez-leur le respect qu’ils croient être dû à un soldat de leur rang, même s’ils n’ont que 13 ans », explique-t-elle.

Dans les vidéos, les soldats du maintien de la paix que l’on voit interagir avec des enfants-soldats ne parlent pas. L’accent est plutôt mis sur le langage non verbal et sur des détails subtils qui peuvent porter à conséquence, par exemple la manière dont les soldats tiennent leurs armes, où s’ils laissent ou non tourner les moteurs bruyants de leur véhicule lorsqu’ils s’arrêtent au poste de contrôle.

Phillip Stamp, vice-président des opérations courantes chez DHX Media.

Phillip Stamp, vice-président des opérations courantes chez DHX Media.

Photo : CBC / Robert Short

Phillip Stamp, vice-président des opérations courantes chez DHX Media, avoue avoir été étonné d’être approché pour ce projet.

« À l’époque, j’avais trouvé la requête étrange. Je ne voyais pas vraiment comment notre studio d’animation, qui crée surtout des émissions pour enfants, serait capable de contribuer à une telle initiative », admet-il.

Il est difficile pour le personnel de DHX Media de ne pas remarquer combien la vie est différente pour les enfants qui consomment les dessins animés que le studio produit, et pour ceux que l’Initiative de Roméo Dallaire espère aider avec cette série de vidéos d’animation.

De travailler sur des émissions comme Bob le bricoleur en avant-midi, pour ensuite se pencher après le dîner sur un scénario où un enfant brandit un fusil d’assaut est « plutôt extrême » d’un point de vue aussi bien créatif qu’émotionnel, remarque M. Stamp.

« Tous ces enfants non seulement n’ont pas la chance de regarder des dessins animés, mais n’ont pas la chance d’avoir une enfance. Alors d’être impliqué [dans l’Initiative pour les enfants-soldats] a été, et continue d’être un honneur incroyable, et en fait quelque chose que je vois un peu comme une obligation, puisque nous avons les moyens de faire notre part », dit-il.

Vidéo d'animation où un enfant tient un fusil d'assaut.

Image tirée d'une vidéo de formation produite par DHX Media pour l'Initiative des enfants-soldats de Roméo Dallaire.

Photo : DHX Media

Le projet fait partie du programme de responsabilité sociale de DHX Media, mais il existait déjà des liens entre la compagnie et Roméo Dallaire. En 2007, Halifax Film Company coproduisait J'ai serré la main du diable (Shake Hands with the Devil en version originale), le film basé sur les expériences de M. Dallaire comme commandant de la mission des Nations unies durant le génocide au Rwanda, en 1994. La fusion de Decode Entertainment et de la compagnie Halifax Film Company a donné naissance à DHX Media en 2006.

Shelly Whitman dit que la production de ces vidéos est un exemple de partenariats qui peuvent se créer entre des corporations et des organismes à but non lucratif.

Elle explique que l’implication sociale d’une corporation ne se limite pas à des dons à des organismes de charité, mais qu’il est aussi possible de mettre en commun des talents pour élaborer des approches novatrices et s’attaquer à des problèmes majeurs.

Avec les informations de Richard Woodbury de CBC

Avec les informations de CBC

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