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Exclusif

Un projet de production d'insectes pour la consommation humaine à Louiseville

Des vers de farine à travers des grains et des végétaux

Les insectes s'intégreront de plus en plus à notre alimentation dans le futur.

Photo : Radio-Canada / Marie-Ève Trudel

Radio-Canada

EXCLUSIF - Trois étudiants en biologie de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) lancent Insectivores, un projet d'affaires qui a l'ambition de faire digérer l'arrivée de l'insecte dans votre assiette. Ils s'installent à Louiseville, où ils visent une production industrielle locale et zéro déchet.

Un texte de Marie-Ève Trudel

Samuel Richard, Gabriel Dubois et Jonathan Joly font l'élevage d'insectes dans un petit local loué par la MRC de Maskinongé. Ils ont à ce jour plus de 30 000 vers de farine qui pourraient être mangés tels quels, mais qui seront offerts en farine dans une première phase du projet.

« Si on voit un insecte en entier, on n'est pas porté à en manger, mais s'il est transformé en farine et qu'on incorpore ça dans du pain, des pâtisseries, n'importe quoi, les gens seraient sûrement prêts à en manger », croit Gabriel Dubois.

Les instigateurs du projet s'attaquent au marché de l'alimentation, un univers prometteur où presque tout reste encore à inventer. C'est pour cette raison qu'ils font le choix de répondre à l'attrait qu'éprouve le consommateur pour les produits locaux.

On produit toute la matière au Québec, c'est ça qui va nous différencier beaucoup des autres. [...] On produit les insectes ici, on transforme ici et on vend ici.

Une citation de Samuel Richard, cofondateur, Insectivores, et étudiant en biologie, UQTR

Le but est de minimiser les pertes au maximum. « Dans le fond, on réutilise notre ancien substrat pour faire pousser nos nouveaux légumes et ensuite on nourrit nos vers avec nos légumes, donc il n'y a vraiment aucun déchet », dit Samuel Richard.

Gabriel Dubois, Jonathan Joly et Samuel Richard dans leur petit local de production d'insectes loué par la MRC de Maskinongé.

Gabriel Dubois, Jonathan Joly et Samuel Richard dans leur petit local de production d'insectes loué par la MRC de Maskinongé.

Photo : Radio-Canada

Un appui de George Brossard

Les étudiants ont reçu un appui de taille au cours de leur processus, celui du fondateur de l'Insectarium, Georges Brossard.

Ils se sont rendus chez lui, où ils ont pu visiter sa vaste collection et lui présenter leur projet d'affaires.

Il nous fait tellement confiance, cet homme-là, puis il a aussi beaucoup d'expérience, il nous [soutient] entièrement.

Une citation de Gabriel Dubois, cofondateur, Insectivores et étudiant en biologie, UQTR
Les étudiants à la tête du projet Insectivores ont présenté leur projet à Georges Brossard.

Les étudiants à la tête du projet Insectivores ont présenté leur projet à Georges Brossard.

Photo : Gracieuseté Gabriel Dubois

Joint au téléphone, Georges Brossard a dit être très confiant en la suite des choses. Il est convaincu que les biologistes en devenir connaîtront du succès avec leur projet. Il leur a d'ailleurs donné des références pour les soutenir.

Un avenir prometteur au Québec

Si le trio d'entrepreneurs est emballé par son projet, il n'en demeure pas moins que les défis sont bien réels dans un contexte où les ténébrions et autres coléoptères n'ont pas bonne presse dans l'assiette du consommateur.

« Notre clientèle cible, ce serait vraiment la jeunesse, dit Gabriel Dubois. C'est pour ça qu'on veut aller dans les écoles, faire des conférences et des dégustations pour faire changer leur mentalité ».

Le territoire de la province est une terre riche en insectes, ce qui est favorable au développement du marché.

« On a beaucoup d'insectes au Québec, des grillons, des sauterelles, qui ont un potentiel incroyable, qui n'est actuellement pas développé », dit Dominic Ouellette, qui agit à titre de consultant entomologiste pour Insectivores.

Anciennement, de manger des homards, des crabes, des trucs comme ça, c'était mal vu. [...] Aujourd'hui, c'est rendu un produit de luxe, donc c'est vraiment une question de mentalité.

Une citation de Dominic Ouellette, consultant entomologiste, Insectivores

Le maire de Louiseville est convaincu que le changement d'opinion est possible. Il fait un parallèle avec l'industrie du cannabis.

« Je reviens au cannabis, 50 emplois bientôt, dit le maire Yvon Deshaies. Les petites bibittes, je prévois la même chose, on va dire beaucoup d'emplois et ça va faire le tour du monde! »

Entre 30 000 et 40 000 vers de farine grouillent dans ce local occupé par Insectivores.

Entre 30 000 et 40 000 vers de farine grouillent dans ce local occupé par Insectivores.

Photo : Radio-Canada

Les étudiants souhaitent agrandir leurs locaux au cours des prochains mois. La MRC leur réserve un emplacement de type entrepôt où ils pourront faire l'élevage, le tri et l'installation de machinerie. « On est vraiment motivé et ça avance vraiment vite », dit Jonathan Joly.

Pour devenir une entreprise, les fondateurs d'Insectivores doivent maintenant décider de s'incorporer ou de s'inscrire comme une coopérative. La forme juridique retenue devrait être connue d'ici cet été.

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