Procès de Raymond Cormier : le jury délibère

Une illustration de Raymond Cormier qui écoute un témoin dans la salle d'audience.
Photo : Tom Andrich
Les 11 jurés dans le procès de Raymond Cormier doivent maintenant décider si l'accusé est coupable ou non du meurtre au second degré de Tina Fontaine, en 2014, à Winnipeg. Ils se sont retirés un peu après 16 heures, mercredi, pour délibérer, à la suite des directives qui leur ont été communiquées par le juge en chef de la Cour du Banc de la Reine, Glenn Joyal.
Raymond Cormier, 56 ans, a plaidé non coupable du meurtre non prémédité de l’adolescente de 15 ans, originaire de la Première Nation de Sagkeeng, dont le corps a été retiré de la rivière Rouge le 17 août 2014.
Dans ses directives aux jurés, le juge Joyal a expliqué qu’ils sont les « juges des faits » et que « les conséquences ne devraient pas avoir d’importance » dans leur prise de décision.
Il leur a rappelé que l’accusé n’a pas à prouver son innocence. D’un autre côté, la responsabilité de la Couronne n’est pas de démontrer « absolument » la culpabilité de l’accusé, a précisé le juge Joyal.
Il a encouragé les jurés à faire attention à la crédibilité des témoins et les a mis en garde contre les opinions des experts, soulignant que les preuves présentées peuvent mener vers des conclusions erronées.
Il a avisé les jurés qu’il ne faut pas retenir le silence de l'accusé lors de l’interrogatoire mené par les policiers contre lui et que ses antécédents judiciaires ne doivent pas les influencer.
Si la Couronne n’a pas été en mesure de prouver que l’accusé a étouffé ou noyé Tina Fontaine, les jurés doivent le déclarer non coupable, a-t-il dit.
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« Raymond Cormier doit être reconnu coupable seulement si vous jugez qu’il n’y a pas d’autres options, leur a-t-il rappelé. Vous devez évaluer les faits dans leur ensemble et non séparément. »
Suivez en direct les directives du juge au jury (Nouvelle fenêtre)
Résumé du procès
Pendant trois semaines, le jury a entendu les témoignages d’environ 50 témoins, en plus d’écouter des heures de conversation avec M. Cormier provenant d’entrevues avec la police et de conversations enregistrées secrètement pendant une opération d’infiltration policière.
Le procès de Raymond Cormier a été entendu par un jury de sept femmes et quatre hommes. Un 12e juré a été excusé parce qu’il a eu une urgence familiale.
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La défense et la Couronne ont terminé leurs plaidoyers mardi.
La Couronne n’a pas présenté de preuves scientifiques ou médicolégales liant Raymond Cormier à la mort de Tina Fontaine. Sa plaidoirie s’appuyait entre autres sur des déclarations faites par M. Cormier dans des conversations enregistrées secrètement. Ces enregistrements représentent des aveux du crime, selon la Couronne.
Cette dernière a aussi présenté à la cour des témoignages selon lesquels Raymond Cormier avait le même genre de housse de couette que celle ayant été trouvée sur le corps de Tina Fontaine, qu’il avait eu des relations sexuelles avec l’adolescente et qu’il avait utilisé un véhicule volé, qui aurait pu lui permettre de se débarrasser du corps.
La défense a soutenu pour sa part que le cas de la Couronne est un « château de cartes » fait de conclusions découlant d’enregistrements difficiles à entendre. La défense a ajouté que les déclarations de Raymond Cormier devraient être interprétées comme des regrets de ne pas en avoir fait plus pour aider la victime.
La défense a aussi contesté la fiabilité et la crédibilité des témoins de la Couronne.
Avec des informations de Denis-Michel Thibeault et CBC.