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La pénurie d’eau en Afrique du Sud se transforme en crise nationale

Le sol fendu par la sécheresse.

Des habitants du Cap marchent dans un réservoir d'eau complètement asséché.

Photo : Reuters / Mike Hutchings

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Craignant une rupture complète de son approvisionnement en eau après des mois de sécheresse, l'Afrique du Sud a proclamé l'état de catastrophe naturelle dans tout le pays.

Toutes les institutions publiques du pays sont désormais mobilisées pour mettre en œuvre un plan d’urgence national qui prévoit notamment l’acheminement d’eau potable dans les zones les plus touchées ainsi que la mise en oeuvre de diverses actions nécessaires à la préservation des sources et des réserves d’eau qui ne sont pas encore à sec.

Le Cap, qui est la deuxième ville en importance d'Afrique du Sud, est frappée par sa pire sécheresse depuis un siècle. Les réserves d'eau y sont au plus bas, au point où les autorités craignent que les robinets de la ville ne puissent plus dispenser une seule goutte d'eau.

Des Africains pompent de l'eau dans des réservoirs.
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Des citoyens du Cap remplissent des réservoirs avec de l'eau prélevée sans traitement dans un ruisseau pollué.

Photo : Reuters / Mike Hutchings

Afin de préserver les réserves d’eau de la ville, ses 4 millions d’habitants ne doivent plus utiliser que 50 litres d’eau chacun par jour, soit l’équivalent d’une douche quotidienne de 3 minutes.

Des amendes sévères sont prévues pour les contrevenants, mais les autorités n’ont pas encore commencé à sévir, rapporte l’Agence France-Presse.

Anticipant ce qu’ils appellent « le jour zéro », c’est-à-dire lorsque les réserves seront à sec, les autorités sud-africaines ont prévu environ 200 points de distribution d’eau dans la ville où chaque personne recevra 25 litres d’eau par jour lorsque le réseau d’aqueduc sera à sec.

Mauvaise gestion de l'eau

Un panneau lumineux annonce une pénurie d'eau.
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Des affiches lumineuses préviennent les habitants que l'eau est rationnée et qu'une panne d'eau potable est à prévoir.

Photo : Reuters / Mike Hutchings

Les autorités municipales du Cap ont par ailleurs été sévèrement critiquées pour leur mauvaise gestion des réserves d’eau de la ville. Les experts avaient pourtant multiplié les avertissements depuis des semaines, pressant la ville d'appliquer au plus vite des restrictions sur l'utilisation de l’eau potable.

Cette pénurie qui frappe le Cap survient alors que la gestion des ressources d’eau douce devient de plus en plus problématique dans plusieurs régions du globe, bien que l’eau soit une ressource toujours considérée comme abondante sur la planète.

«  »

— Une citation de  Extrait d'un rapport des Nations unies sur la gestion de l'eau douce (2015)
Des citoyens du Cap font la file sur le trottoir avec des bidons de plastique pour s'approvisionner en eau potable à l'aide d'un tuyau lié à une source souterraine.
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Des citoyens du Cap font la file pour s'approvisionner en eau potable d'une source souterraine.

Photo : Getty Images / AFP/Rodger Bosch

D’après des données de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture de 2016, les flux d’eau douce renouvelables de la planète sont évalués à 42,8 milliards de mètres cubes par an, ce qui représente 16 216 litres d’eau douce par personne par jour. À titre de comparaison, les Américains, qui sont considérés comme de grands utilisateurs d’eau, en consomment en moyenne 4000 litres par jour.

Abondante, mais mal distribuée sur la planète

Le problème n’est pas donc l’abondance de la ressource, mais plutôt sa distribution sur la planète. Plus de 25 % des ressources renouvelables d’eau douce (qui ne comprennent pas les glaces de l'Antarctique, environ 60 % des réserves de la planète) se trouvent en Amérique latine. On retrouve 60 fois moins de sources d’eau douce au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Selon cette agence spécialisée de l'ONU, 45 pays sont en situation de pénurie d’eau douce, dont l’Afrique du Sud, Chypre et le Maroc. L’Algérie, Israël ou le Qatar sont quant à eux considérés comme étant en situation de pénurie extrême.

Les grandes réserves souterraines, souvent surexploitées, sont aussi menacées, notamment en Inde, dans le sud de l’Europe et aux États-Unis.

L’ONU prévoit par ailleurs que la demande en eau potable dans les villes augmentera de 50 % d'ici 2030.

Selon le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) la principale menace pour l’approvisionnement en eau des populations est liée à la pollution, à la mauvaise gestion des stocks et dans une large mesure au réchauffement climatique.

Pour chaque degré Celsius de réchauffement de la planète, le GIEC estime que 7 % de la population mondiale perdra environ 20 % de ses ressources en eau renouvelable.

Depuis plusieurs années, de nombreuses techniques sont développées pour préserver l’eau douce et même en créer par la désalinisation de l’eau de mer.

La réutilisation des eaux usées, dont 80 % sont rejetées dans la nature sans traitement, constitue également un enjeu important dans la préservation de l’eau douce. Dans certains pays, comme la Namibie, les eaux usées sont recueillies, traitées et redistribuées dans le réseau d’eau potable.

Avec les informations de Agence France-Presse

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