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Synertek : une PME de Lévis sans consignes ni patron

Photo : Radio-Canada/Carl Boivin

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Travailler pour une PME sans patron, où vous pouvez gérer vos horaires vous-même et recevoir une partie des profits. C'est ce que permet Synertek, une entreprise manufacturière de Lévis qui innove en matière de relations de travail.

Un texte de Jean-François Nadeau

L'entreprise Synertek est spécialisée dans la transformation de métaux en feuilles. D'entrée de jeu, la présidente-directrice générale, Cendrine Cartegnie, insiste pour dire qu'elle n'est pas la patronne.

« On vit beaucoup en binarité, actuellement dans nos modèles d'affaires, déplore-t-elle. Soit c'est les patrons, soit c'est les employés. C'est bien dommage parce que, dans le fond, ce n’est pas un ou l'autre, c'est un et l'autre. »

La présidente-directrice générale de Synertek, Cendrine Cartegnie
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La présidente-directrice générale de Synertek, Cendrine Cartegnie

Photo : Radio-Canada/Carl Boivin

L'usine est divisée en différents services. Dans chaque équipe de travail, les employés sont responsables de la répartition des tâches et de prendre les décisions en conséquence. Il n'y a pas de consignes qui viennent d'en haut. Tout se fait en collégialité.

« C'est génial, travailler dans une place comme ça. Ça nous donne envie de nous investir », raconte une employée, Naomie Gendron.

« C'est complètement fou. On se sent libre de travailler, de faire avancer l'entreprise comme on veut », renchérit son collègue Steeve Bergeron.

Des responsabilités pour tous

Les employés de chaque service sont même responsables d'embaucher leurs futurs collègues de travail.

« Ce sont eux qui décident quand on déclenche le processus d'embauche, souligne Cendrine Categnie. Ils procèdent aux entrevues. Ils vont déterminer quel candidat va être choisi. »

«  »

— Une citation de  Cendrine Cartegnie, PDG de Synertek

Les travailleurs peuvent également choisir entre huit plages horaires. Il y a l'horaire normal de 40 heures semaine du lundi au vendredi, mais aussi des semaines comprimées, un horaire pour faciliter la conciliation travail-famille ou encore un autre, à 32 heures semaine, pour faciliter la transition vers la retraite des 50 ans et plus. Les vendredis après-midi, c'est congé pour tous.

« J'ai un horaire spécial pour moi, vu que je suis seul à conduire à la maison, explique Steeve Bergeron. J'ai un horaire pour finir plus tôt et aller à la garderie et à l'école. »

« Moi, je suis une mère monoparentale avec deux enfants, mentionne Naomie Gendron. C'était difficile dans les autres compagnies. Si tu arrives en retard, tu te fais taper sur les doigts. Ici, ce n'est pas le cas et ça fait du bien. »

Fini les congés de maladie

À Synertek, il n'y a pas de banque de congés de maladie ou de nombre maximal de journées d'absence. Chaque employé peut s'absenter quand il le veut. Il doit seulement en aviser ses collègues et transmettre les informations nécessaires pour que la production puisse continuer sans lui ou elle.

« Nos travailleurs sont tous adultes, explique Cendrine Cartegnie. Ce sont des gens qui sont capables de prendre des décisions. Ils sont capables de s'acheter une maison. Ils sont capables d'élever leurs enfants. Ils doivent bien être capables de gérer leurs absences aussi. »

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Photo : Radio-Canada/Carl Boivin

Synertek offre fruits et légumes aux employés durant les pauses et paie une heure par semaine d'activité physique pour promouvoir les saines habitudes de vie.

Un modèle de gestion novateur, qui favorise l'implication et la motivation, aux dires des employés.

«  »

— Une citation de  Cendrine Cartegnie, PDG de Synertek

« Selon moi, ça fonctionne et ça peut fonctionner parce que c'est basé sur des valeurs », estime Francis Desrochers, qui travaille depuis quelques mois seulement pour Synertek. « Ce n'est pas fait dans le but d'augmenter la productivité pour des chiffres. C'est plus centré sur l'humain. Ça se sent et ça se voit. »

Les profits, quand ils atteignent un certain seuil, sont redistribués entre les 75 employés.

Si la PDG n'exerce pas les fonctions d'une PDG traditionnelle, que fait-elle alors?

« Mon rôle à moi, c'est de rêver, je pense », conclut-elle en riant.

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