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La guerre du vin éclabousse l'ensemble du Canada

Le premier ministre Justin Trudeau apparaît de profil, vêtu d'une chemise blanche avec cravate bleue, devant des drapeaux unifoliés

Le premier ministre Justin Trudeau lors d'une rencontre à l'Université de Chicago

Photo : La Presse canadienne / Charles Rex Arbogast

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le boycottage des vins de la Colombie-Britannique décrété par l'Alberta a éclaboussé l'ensemble du pays mercredi. Les yeux de cette guerre commerciale se tournent désormais vers Ottawa.

Un texte de Sébastien Tanguay

Tout d'abord, le premier ministre de la Colombie-Britannique a pris la parole pour répondre à l'initiative albertaine.

Lorsque John Horgan a évoqué son amitié avec Rachel Notley, il a bien fait comprendre qu'elle appartenait au passé...

«  »

— Une citation de  John Horgan, premier ministre de la Colombie-Britannique

M. Horgan a par ailleurs promis de ne pas se laisser « distraire » par les menaces de sa voisine, assurant qu'il allait continuer à défendre les intérêts de ses concitoyens.

Réactions d'un océan à l'autre

Ailleurs au pays, les appels au calme se sont multipliés.

La Saskatchewan et le Manitoba ont rappelé à la Colombie-Britannique que le projet d'expansion de l'oléoduc était approuvé par les autorités fédérales.

Toutes deux ont ajouté, par la voix de leur premier ministre Scott Moe et Brian Pallister, que les entraves commerciales comme celui imposé par l'Alberta sur les vins de sa voisine n'avaient pas leur place dans le pays.

À Montréal et à Ottawa, des militants de Greenpeace ont manifesté leur soutien au gouvernement de Victoria mercredi.

Rassemblés sous le slogan « Du pinot, pas des pipelines », les sympathisants se sont rués dans leur SAQ ou leur LCBO local, achetant des vins de la Colombie-Britannique pour amortir les coûts du boycottage.

La Colline prise à parti

Les secousses de la dispute ont reflué jusqu'à la colline du Parlement.

Un sénateur conservateur, David Tkachuk, a demandé la tenue d'un débat d'urgence à la Chambre haute concernant le projet d'expansion de l'oléoduc Trans Mountain.

«  »

— Une citation de  David Tkachuk, sénateur conservateur

Évoquant l'« incertitude » qui entoure ce projet d'« une importance majeure », le sénateur Tkachuk a appelé « le gouvernement fédéral [à] retrousser ses manches et [à] faire preuve de leadership ».

Le chef conservateur, Andrew Scheer, a lui aussi dénoncé « le manque de leadership » du premier ministre dans ce dossier.

«  »

— Une citation de  Andrew Scheer, chef du parti conservateur canadien

À bout de patience

L'impatience monte chez les promoteurs du pipeline Trans Mountain, à commencer au sein même d'un clan : celui de la première ministre Rachel Notley, qui a appelé Ottawa à défendre davantage le projet.

L'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) a aussi tenu à rappeler à M. Trudeau l'appui qu'il avait donné au projet, il y a moins d'une semaine.

« Le premier ministre a utilisé des mots très forts la semaine dernière à Edmonton et à Nanaimo. Ce que nous voulons, c'est l'appui du gouvernement fédéral à chaque étape de ce projet », a affirmé le président de l'ACPP, Tim McMillan.

Vents contraires

Lors d'un dîner-conférence organisé par la Chambre de commerce d'Edmonton, Tim McMillan a invité l'assemblée à s'investir de manière citoyenne pour promouvoir le développement de l'industrie pétrolière au Canada.

Il a indiqué que l'industrie faisait face à des vents contraires : vague de dérégulation aux États-Unis, retrait américain des cibles environnementales fixées lors de la COP 21, à Paris, et annulation en série de différents projets d'oléoducs au Canada, autant de facteurs qui créent de l'incertitude chez les investisseurs.

À propos du boycottage initié par l'Alberta, il maintient que la position britanno-colombienne est « contraire à la constitution », et maintient qu'une mesure punitive devait être mise « tôt ou tard » contre une province qui refuse d'entendre raison.

Maintenant, « c'est au gouvernement fédéral de se tenir debout », a conclut M. McMillan.

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